jeudi 29 octobre 2009

BILL HALEY AND HIS COMETS : ROCK AROUND THE CLOCK


Souvent, on entend parler de ce "bon vieux rock'n'roll" qui a entraîné la jeune population des années 50 dans des danses endiablées... Directement dérivé du blues et du jazz, ce genre tout à fait nouveau à l'époque était observé avec dédain par les vieilles générations. Cependant, il a émerveillé la jenesse et s'est ensuite dérivé dès les années 60... L'un des groupes les plus représentatifs de ce mouvement était Bill Haley, un chanteur - guitariste aux doigts agiles et à la voix entraînante, accompagné par les Comets, fouillis asez étrange de cuivres et d'instruments électriques.

Rock Around The Clock... Ah! Qui n'a jamais acheté ce disque à l'ère du rock 'n' roll ? Combien de jeunes gens ont dansé dessus dès sa parution ? Malgré ses nombreuses influences provenant du jazz et du blues, cet album était alors totalement novateur. Des solos effrénés à la guitare électrique, un saxophoniste qui souffle à s'en faire éclater la machoire... Il est à préciser que cet album est en fait un live. La qualité de l'enregistrement laisse un peu à désirer, mais celle du concert la compense plus que largement. On assiste donc à des improvisations aux cuivres franchement impressionantes. Les instrumentistes poussent leur souffle jusqu'à un point incroyable : Vous y arriveriez, vous, à cracher dans un tube métallique sans faiblir pendant vingt secondes ? Apparament, cet exploit ne pose aucun problème au glorieux saxophoniste des Comets...

Mais quand même, quelle ambiance, quelle ambiance! Et quel état d'esprit! On sent que les musiciens jouent pour le plaisir de jouer, pour l'amour de la musique, avec un entousiasme incomparable qui se répercute dans leur son qui leur est si propre... Le public, d'ailleurs, semble apprécier. N'allez pas imaginer un fosse de plusieurs milliers de personnes hurlant comme des damnés acclamer ou huer le groupe, non. Il s'agissait d'un concert avec un public réduit, qui montre son approbation par des appladissements plus ou moins nourris, allant jusqu'à (pour les plus téméraires) à siffler de temps à autre entre deux de ses doigts. En tout cas, on imagine sans problème les spectateurs danser avec la musique. Ici aussi, ne pas se représenter des individus sauter dans tous les sens sans but précis, mais plutôt un groupe de jeunes gens bien éduqués exécuter des pas spécifiques, accompagnés (à l'occasion), d'une charmante demoiselle à leur bras, et saisissant entre les morceaux un verre de champagne servi grâcieusement par un serveur complaisant...

Car c'est un style de musique sur lequel on danserait bien volontairement. Entre la voix précise et agréable de Bill Haley et l'ensemble de cuivre au son agréable apparaît une partie à la guitare, jouée adroitement, sans besoin de distortion ni d'aucun de ces effets utilisés plus que couramment à la suite pour sembler magnifique à l'auditeur. Les morceaux partent tous de la même base rythmique, les instruments et la voix mélodieuse d'Haley résonnent parfaitement en accord à notre oreille, un batteur qui utilise au maximum les capacités de son instrument : rien n'est fait pour nous déplaire. Tout est fait dans l'originalité, tout est développé jusqu'au bout. Les applaudissements deviennent de plus en plus vigoureux au fil du spectacle. Le groupe a un air et une façon de jouer détendus qui plaisent au public de l'époque, tout comme aux amateurs actuels de rock 'n' roll.

Ce groupe est l'un des précurseurs du genre. Ses membres ont donc du frapper un grand coup pour se faire accepter et même apprécier. C'est l'un des éléments qui expliquent la qualité de la composition. Cet album phare a inspiré une grande partie des groupes les plus notables qui ont suivi, et donc inconsciemment une part non négligeable de ceux qui sont partis des productions de ces derniers. C'est une sorte de base du rock, toutes catégories confondues ! Leur morceau le plus connu, Rock Around The Clock, portant le nom de l'album, a ainsi été repris par toutes les générations à partir des années 60... Même aujourd'hui, ère malheureuse d'oubli du rock, on retrouve l'une de ces reprises avec les Jim Jones Revue...

Pour finir, on peut mettre en évidence les points faibles de cet album. Tout d'abord, la qualité de l'enregistrement, qui ne permet pas de profiter au maximum de notre écoute musicale. Mais bon... C'étaient les années 50, on peut bien leur pardonner ça ! Et puis... la coupe de cheuveux de Bill Haley, plutôt... originale... Ici aussi, nous pouvons rejeter la faute sur les us et coutumes de l'époque.

Note : *****

Liste des morceaux :

-Rock This Joint Tonite (4.05)

-Rock-A-Beatin' Boogies (2.32)

-Skinny Minnie (3.01)

-Razzle Dazzle (2.13)

-Rudy's Rock (4.58)

-See You Later Alligator (2.22)

-When The Saints Go Marching In (3.41)

-Framed (3.03)

-Shake Rattle & Roll (2.55)

-Rip It Up (2.28)

-Crazy Man Crazy (3.06)

-Rock Around The Clock (3.05)

A écouter : Rock Around The Clock.

dimanche 18 octobre 2009

TANGERINE DREAM : ZEIT


Les teutons sont sympas mais faut pas abuser quand même. Le Krautrock...? Sérieusement, qui en a quelque chose à tamponner le bigorneau (ou la moule, ou la coquille Saint Jacques, ou tout autre coquillage) dans notre superbe société moderne formaté à MTV (bordel ! Quel cliché cette phrase !) Nan, soyons honnête, vous avez beau être le geek parfait, le mec bizarre du quartier tout le temps à vomir des sempiternels sermons sur la musique expérimentale, essayez de vous trainer jusqu'à la salle de bain après une soirée arrosée de pilules et nourrie de bibine (c'est peut être l'inverse mais de toute façon vous venez de faire un deuxième trou dans la couche d'ozone), cette soirée où, inspiré par la muse Jack Daniel vous avez sorti un truc bien profond (du moins vous avez eu l'impression que ça l'était sur le coup) du style : "merde ! De toute façon Tangerine Dream a ouvert les portes de la Dimension Du Calamar Fou A Trois Têtes avec Zeit et je tremble à chaque fois que je l'écoute...", (ce à quoi le mec allongé en face de vous aura appuyé votre propos avec un truc dans le genre de "grave mec..." ou encore "bordel...T'a trop raison..." juste avant que vous l'éclaboussiez de toutes les substances toxiques que vous aviez ingérées au cours de la soirée. Et voila, à faire des phrases trop longue on se perd, et on perd le lecteur avec. Bordel, on en étaient où ? Ah oui ! Donc vous vous regardez dans la glace, vous reluquez bien votre gueule de toxico et là vous vous dite : "Merde ! comment j'ai pu dire une connerie pareil !". Et ouais, qui aime vraiment le Krautrock ? Soyons honnêtes, bas les masques, c'est un beau rêve que de penser pouvoir quitter la terre en jouant un accord toutes les cinq minutes sur un moog désaccordé, mais ça rèste purement onirique... Alors là normalement, tu te demande vraiment (je prend l'initiative de te tutoyer. Après tout on semble écouter les même trucs.) ce que peut bien signifier toute cette entrée en matière, y a moyen de se dire un truc du style "et merde ! Encore un chroniqueur qui se sent obligé de raconter sa vie !). Là je répond non ! Je ne raconte pas ma vie mais la tienne ! Alors va plonger la tête dans un seau d'eau et on va parler de ce fameux album...

Bon alors...Oui...Le Krautrock. Déjà, rien que le nom : "rock choucroute", ça donne pas trop envie et ça permet plein de blagues vraiment toutes pourries "La musique de l'hiver..." Ah ! Ah ! Passons. Krautrock ça convient à Amon Düül II et Can, Gäa et Siddahrta. Pour Tangerine Dream on préfèrera le terme d'origine. Kosmiche Musik. Musique cosmique... Quel blague ! Encore Krautrock ça avait un côté sympathique, certes pas vraiment léger, mais humoristique tout du moins, encore là ça devient carrément gonflé ! Manquerait plus que les Tangerine Dream sortent un double album avec un morceau sur chaque face, presque aucune mélodie et un relent bourratif de philosophie pseudo zen comme quoi le temps n'existe pas. Ah merde...C'est déjà fait...

Mouais, on s'en doutait bien que ça allait finir comme ça. Tout une bande de joyeux hippies teutons qui signent naïvement sur le label (ohr) d'un taré (Rolf-Ulrich Kaiser) persuadé que Dieu ou une quelconque entité extraterrestre et multidimensionnelle lui a confié la mission de transformer le monde et de le rendre meilleur par la diffusion de la Kosmiche Musik, ça ne pouvait qu'aboutir à ça. Oh, les trois compères s'étaient bien fendus d'un album presque écoutable en 71. Alpha Centauri était même accompagné d'un single (!) "Ultima Thule". Mais tout ça ne suffisait pas aux pionniers de cette connerie qu'on appellerait plus tard le New-Age. Il leur fallait plus, plus grand, plus cosmique...
Alors ils ont pondus Zeit. Mais tout ça commence mal, très mal. Zeit peut paraitre atypique, original, mais l'ambition qui se cache derrière n'en reste pas moins banale, banale à en crever même. Qui n'a jamais rêvé de faire une œuvre gigantesque, hors du temps ? Tout ça n'est il pas un peu présomptueux, surtout quand on fait même pas l'effort de présenter une pochette un tant soit peu originale... Bon d'accord, c'est plutôt joli, bien foutu par rapport à la pochette d'Electronic Meditation. Mais le coup de l'éclipse c'est pas ce qu'on a fait de plus original. Dernier en date : Battle For The Sun de Placebo (certes, la pochette de Zeit est autrement plus classe que le vague point noir qu'on aperçoit sur le disque de ces derniers,) mais bon. Pour un truc qui se veut cosmique, ça vise pas très haut (seulement 149 597 870 km en partant de la terre.)
On passera sous silence le fait qu'on croirait voir un banal
agrandissement de la pochette de Alpha Centauri...


Bon, la musique maintenant. Oublions les noms bien barrés des morceaux et voyons si le temps s'arrête bien pendant l'écoute de Zeit. Ca commence avec des espèces d'imitations de violon inquiétants style baudelaire qui joue du moog et ça s'élève doucement dans une sorte de stratosphère musicale assez sobre ponctuée par des sortes de cris de Tarzan synthétiques pour finir dans la plainte d'un organiste manchot ("Birth Of Liquid Plejades"). Pour "Nebulous Dawn" on nous refait le coup des violons qui font traquer sa mère de la mort qui tue mais encore plus minimaliste cette fois. Comme pour à peu prés tout les morceaux de Tangerine Dream on à l'impression que ça bouge pas jusqu'à ce qu'on se rend compte qu'on est passé de l'introduction gentillette à un espèce de vacarme de pleins de trucs qui grincent et qui chuintent (un peu à la "A Saucerful Of Secret"), le pandemonium est appuyé par un bruit sourd qui force l'auditeur à jeter un coup d'euil par la fenêtre au cas où un raz de marée serait pas en train de détruire le quartier. Mais non, c'est bien la chaine qui fait ce bruit... Le tout mute dans un délire plein de bulles style "bouillon primitif à l'aube du XXXème siècle. L'idée est tellement bonne qu'elle est reprise sur la troisième face de l'album, dans "Origin Of Supernatural Probabilities". Et là plus besoin de drogue, c'est retour direct à la boue millénaire et régression lente en position fœtale jusqu'à la forme de l'amibe. Pourtant, tout avais commencé avec un semblant de mélodie. Mais pour "Zeit", tout est bien fini. Plus rien, le vide cosmique, vite débarrassé des restes de boues du morceau précédent. Presque aucune évolution dans la musique. Une sorte de méditation
gnostique où une vieille méduse préhistorique remonte lentement l'océan de la mémoire pour s'échouer sur le rivage et mourir. Alors, la bulle éclate dans ton esprit (toujours là mon vieux ?) et tu te dis un truc du style : "Merde, c'est donc ça qu'on entend quand on meurt ?!" Et cette fois t'a raison...

Note : ****

Liste des morceaux :

1. Birth Of Liquid Plejades

2. Nebulous Dawn

3. Origin Of Supernatural Probabilities

4. Zeit

Du même artiste :

Vous allez aimer :

- Electronic Meditation
- Alpha Centauri
- Atem

A éviter :

Tout aprés Atem.

mardi 6 octobre 2009

NEU! : NEU!


Du nouveau ! Le krautrock, le bon krautrock parvient à plonger ses auditeurs, j'ose l'affirmer, dans un autre univers. Le rock choucroute peut, comme son nom l'indique, paraître indigeste et partir dans tous les sens mais il arrive à créer une atmosphère, souvent inquiétante, d'une profondeur étonnante. Certains rabaissent ce genre au titre de "musique d'ambiance". C'es, à mon sens, une véritable injure adressée à ces pures merveilles de composition jouées le plus souvent avec l'émotion la plus intense.

Une pochette qui parvient à demeurer simple, tout en attirant le regard par ses teintes électrisantes, huit morceaux, dont les quatrième et dernier mesurent une vingtaine de minutes, une écriture illisible qui semble s'éparpiller n'importe comment... Neu! (prononcer "neuil"), l'un des fleurons du rock progressif allemand, grossièrement appelé "krautrock" par un journaliste anglais qui pensait probablement avoir de l'esprit... Il s'agit du premier album de ce groupe, une merveille à la fois simple et complexe, qui touche au profond de l'âme de l'auditeur...

L'album débute sur un morceau ni vraiment triste ou inquiétant, ni vraiment joyeux, qui domine on public par sa neutralité impressionnante : Hallo Gallo. Long d'une dizaine de minutes, ce morceau part d'une phrase musicale à laquelle sont ajoutées diverses modifications, assez minimes, au fil du temps, ce qui a un résultat final des plus étonnants : les dernières tonalités n'ont strictement plus rien à voir avec les premières, elle ont changé à notre insu sans que l'on s'en doute le moindre instant. C'est une méthode qui n'est pas sans rappeler celle utilisée dans le cadre de la composition des drones. Mais combien de musiciens sont donc à l'origine de ce surprenant résultat ? Deux uniquement. A deux individus (allemands, il est vrai...), ils parviennent à égaler, voire à surpasser certains des plus fameux groupes de krautrock des années 70, ce qui ajoute une touche à la fois originale et merveilleuse à l'album...

Il peut nous venir à l'esprit, face à un album de krautrock, de tenter d'user de ce genre fantastique ainsi que d'un somnifère... Idée à laquelle tout connaisseur répondrait sans aucune hésitation : "oui, si vous tenez toutefois absolument à ne pas fermer l'oeil de la nuit ou à être plongé dans des rêves aussi étranges qu'effrayants...". Cette analyse, confortée par des expériences personnelles, trouve ses réponses dans l'étude de la composition d'un morceau de krautrock. Elles sont en effet troublantes, inquiétantes, effrayantes parfois... Pour l'obtention de ces ambiances, rien de tel que l'usage de synthétiseurs à outrance. Le(s) claviériste(s) peut(vent) ainsi régler l'enveloppe (la forme) du son, ainsi que l'effet des filtres qui agissent sur ce dernier comme il(s) le désire(nt). Ces méthodes permettent de brusques changements d'atmosphère dans le morceau. Elles sont bien entendu celles utilisées dans les pistes suivantes de Neu!.

Ces dernières rendent, il faut bien le dire, mal à l'aise. Elles sont basées sur le même principe de création d'émotions évoquant plus l'inquiétude que la peur. Nos deux musiciens allemands ont créé des bruits semblant provenir des tréfonds de l'enfer, ou alors des affres de l'espace... Le son nous enveloppe avec douceur pour nous rejeter brutalement. Un rêveur n'aura pas de difficultés à s'imaginer voguant dans la galaxie, doublé par instants par un comète aux contours lumineux... Des tonalités plus métalliques nous parviennent peu après... Les sons sont peu nombreux, mais étudiés, on le sent parfaitement, avec une précision presque maniaque... Le troisième morceau ressemble beaucoup au second, la batterie profonde et une esquisse de mélodie en plus. On sort de l'expérimental complet pour se lancer dans le concret. Cependant le morceau reste très vague, ce qui n'est pas pour déplaire à un auditeur avertit... Le quatrième morceau, enfin, est un véritable monstre imposant par son chaos... Des sons synthétiques nous parviennent sans que l'on arrive à établir une vraie signification à leur présence... La magie de neu! Très calme, ce morceau est à la fois (paradoxe total) inquiétant et rassurant. Des bruits bizarres sont susceptibles de nous effrayer, tandis que des extraits de mélodies nous confortent dans un monde connu. Bientôt nous nous retrouvons dans une jungle, un énorme assemblage de tonalités et de palpitations violentes, après tant de calme... Les deux morceaux morceaux suivants ont les mêmes bases. Les quatre premiers sont suffisamment représentatifs, et les suivants contiennent le même génie que ceux décrits. La méthode utilisée est la même, et on ne se lasse pas des bruits, des tonalités si singulières à ce groupe...

Neu! repose sur un ensemble de paradoxes et d'une composition ainsi que d'une étude de son des plus élaborées. C'est ce qui en fait son génie. Cependant il ne sera pas aisément apprécié à sa juste valeur par les auditeurs non avertis car sa langueur, ses morceaux basés sur des tonalités et des répétitions travaillées à l'extrême sont privilégiés à la rapidité du rythme et même à l'élaboration d'un fond sonore constant. Mais, ces préventions faites, il saura plaire autant aux amateurs d'expérimental pur qu'aux spécialistes du krautrock...

Excellent choix de disque à faire... Bonne écoute !

note : ****

Liste des morceaux :

1. Hallo Gallo (10.07)

2.Sonderangebot(23.52)

3.Weissensee(4.50)

4.Im Glück(6.52)

5.Negativland(9.46)

6.Lieber Honig(7.15)


Des mêmes artistes :

-Neu! 75

dimanche 4 octobre 2009

SLAYER : REIGN IN BLOOD


Pfff...On les voyait venir tout ces groupes prétendument provoc. Led Zeppelin et la pseudo passion de Jimi Page pour le satanisme, Iron Maiden et leur Eddie à peine crédible, Juda's Priest et leur messages passés à l'envers (et encore ! Ils ont l'air gêné quand on leur parle de l'affaire mais au fond on peut être sur que c'est juste pour se donner un côté rebelle...) Allez soyons honnête, la moitié des années 80 passé, qui s'étrangle encore d'horreur en écoutant les paroles de "The Number Of The Beast" ou cherche les pistes inversés dans l'espoir d'envoyer une demi dizaine de metalleux sous les barreaux ?
Les messages sataniques inversés ! Parlons en ! Toutes ces histoires de "My Sweet Satan" et de "Paul is dead" ça n'intéresse plus personne. Ça les membres de Slayer l'ont bien compris. Alors les quatre gars inventent un procédé révolutionnaire jamais vu auparavant : Au lieu d'inverser les paroles moitié extrémistes moitié satanistes et de les cacher à l'intérieur d'une joli ballade (comme toute ces lopettes qui l'on fait avant eux) les pistes sont laissés dans le bon sens... Autrement dit Slayer c'est l'invention du message satanique inversé passé à l'endroit.

Soyons cyniques et essayons d'imaginer le directeur de Def Jam Records (alors habitué au hip hop et à ses gentils contestations pleines de provocations à l'eau de rose) écoutant pour la première fois le disque de ses nouveaux poulains et se prenant en pleine face le "Auschwitz, the meaning of pain, the why that I want you to die !" de "Angel Of Death". L'expérience fut si traumatisante que le disque sortit finalement sur Geffen Records avec beaucoup de retard...

Bon, à ce stade vous aurez compris que si votre grand-mère achète un jour Reign In Blood par erreur c'est son pauvre myocarde qu'elle expose aux pires souffrances (cela dit, à moins d'un sérieux problème de vue, celle-ci a de fortes chances de trouver la pochette un peu trop morbide à son gout. Et au cas où elle soufrerait effectivement de cécité, n'ayez crainte, les personnes âgées ne se promènent que rarement dans le rayon "Metal/Fusion"...) Bien sur, l'écoute de la galette est également fortement déconseillé à toutes personnes mineures, femmes enceintes, cardiaques, etc.

Mais passé outre les clichés anticléricaux de la pochette et des paroles la musique n'en est pas moins...Anticléricale dans la façon dont elle est jouée...
Rassurez vous, l'expérience, aussi traumatisante qu'elle soit, sera courte : les dix morceaux qui composent Reign In Blood s'étalent sur un peu moins d'une demi heure (!) Mieux que les Ramones, Slayer réussit en un temps limité à aligner dix prouesses de vitesse avec une durée moyenne de moins de 3 minutes pour chaque, ou une seule de 28 minutes, selon les points de vue. Ce joyeux foutoir très Blitzkrieg reste sur ses rails grâce à la frappe puissante de Dave Lombardo (qui rejoindra Mike Patton pour former les biens bordéliques Fantômas,) et par son double pédalier dont il nous fait profiter tout au long de Reign In Blood (en d'autre terme, l'Apocalypse selon Saint Lombardo...) Au poste de branleur de manche c'est Jeff Hanneman qui nous explose le crane avez zèle à l'aide de ses gros riffs trépanateurs et de ses soli qui évoque presque toujours "The Trooper" passé en vitesse 45 tours. Quand à la bête qui grogne par dessus on la surnomme Tom Araya (essayez d'imaginer Sepultura mélangé à Iron Maiden et At The Drive In".) C'est la même créature qui s'occupe de la basse (ah ? Une basse, il y a une ligne de basse ?)

Pour ce qui des morceaux, après le bien nommé "Angel Of Death" on aura le droit à "Altar Of Sacrifice", (comment ne pas frôler l'orgasme en entendant Tom Araya cracher "ENTER TO THE REALM OF SATAN !") . "Criminally Insane" ravira les amateurs de Sepultura avec son final presque death metal. Puis c'est "Epidemic" et "Postmortem" ou comment faire du neuf avec du vieux (réponse : en accélérant du Black Sabbath") Enfin on finira avec le seul semblant de mélodie qu'on trouvera dans tout l'album : "Raining Blood" et son riff bandant jusqu'à l'overdose de libido. Entretemps on aura eu le droit à un thrash metal de très bonne facture avec "Piece By Piece", "Jesus Saves" ou encore "Reborn" (mais au fond on s'en contentera vu que le thrash metal ça se résume à Kill'Em All et à l'album ici présent). Soit dit en passant, les deux minutes de pluie qui couvre la moitié du morceau confirme bien ce qu'on pensaient en début d'écoute : les quatre membres de Slayer sont des gros branleurs. Dès Angel Of Death on avait compris : des hurlements décérébrés bien aigus, un rythme à faire pâlir un pilote de Dassault Mirage 2000, des soli à faire jaser les profanes "Dingue ! T'a vu comme il joue chère bien !" au fond, Slayer c'est un peu l'Iron Maiden du fasciste...

Note : ****

Liste des morceaux :

1. Angel Of Death
2. Piece By Piece
3. Necrophobic
4. Altar Of Sacrifice
5. Jesus Saves
6. Criminally Insane
7. Reborn
8. Epidemic
9. Postmortem
10. Raining Blood

Du même artiste :

Disons que si vous aimez écouter toujours là même chose vous pouvez toujours vous lancez dans Christ Illusion et ses copains...