jeudi 28 avril 2011

The Inspector Cluzo : The French Bastards


Japon, 2010. Comme pour chaque semaine, un classement des meilleures ventes nationales a lieu. En ce mois de Mai torride, la première place est attribuée à Lady Gaga, sans trop de surprise pour les fans. Mais en second vient un disque d'une formation française inconnue : The Inspector Cluzo avec The French Bastards, du rock un poil bourrin provenant du pays du coq et du fromage. Le WTF a du surprendre bon nombre de nippons amateurs de leur pop kitshouille nationale, qui fait la fierté du pays du soleil levant, mais plus encore Laurent Lacrouts et Mathieu Jourdain, la paire de fauteurs de trouble à l'origine du groupe. Ils sont deux musiciens aux tripes bien accrochées, batterie, guitare, strict minimum mais qui envoie plus dans le bide que le pâté de votre belle mère.

Suite à une introduction instrumentale violente, métallique et jazzy tout à la fois, le disque démarre avec énergie par le clou du spectacle, The French Bastards, morceau dynamique peu flatteur mais si enflammé que les injures sont oubliées au fur et à mesure qu'elles sont proférées. De toutes façons, leur mode de pensée se détermine assez facilement. The Inspector Cluzo détestent Michael Jackson, les français en général, Michael Jackson, les connards de musiciens qui utilisent des séquences honteuses, le monde entier et par dessus tout les bassistes, entités musicales aussi inutiles qu'hérétiques qui ne devraient même pas exister.

Le point fort du groupe est sa grande variété de styles qu'il enchaînent avec la même vitalité entêtante. Ainsi, leur musique surfe parfois dans des vagues funky pour passer rapidement dans des tonalités plus métalliques... De même, quand ils "enculent" musicalement Michael Jackson, certains fragments (vocaux) ne seraient probablement pas reniées par l'ex King of Pop au titre si surfait.

Dans les versions studio de leurs morceaux, on pourra remarquer l'appui d'un organiste et parfois d'un bassiste, qui renforcent la dimension assez spectaculaire du groupe. Ils n'avaient malheureusement pas d'useur de platines tueur de zombie, mais on sent aussi un (très) léger appui électronique. Mais pas trop, faut pas déconner avec ça, et The Inspector Cluzo ne sont pas des tapettes.

Pendant quarante-cinq minutes aux pistes chronométrées (on évite de dépasser la barre des 4 minutes, fatale à tout bon morceau de rock), on a le droit à du rock métal funk acéré et tonique, que les acheteurs japonais ont su apprécier dans un instant de lucidité. On mélange le genre avec un guitariste de talent, un batteur violent, beaucoup d'humour et d'autodérision, et on obtient The Inspector Cluzo, une terrine explosive à resservir à tout le monde... Ils adoreront !