mardi 14 juillet 2009

HAWKWIND : HALL OF THE MOUNTAIN GRILL


Rendons à Caesar ce qui est à Caesar : En trois albums d'une qualité et d'une violence rarement atteinte, Hawkwind étais bien placé, en 1974, pour briser d'une poigne de fer le trépied Genesis/Yes/ELP qui faisait tenir en équilibre le rock progressif au point culminant de l'attention des foules. Mais faut il qu'on rappele ô combien précaire est cet équilibre en 74 : Rick Wakeman et ses copains continuent joyeusement leurs belles démonstrations techniques sur The Relayer, balayant en quelques notes de moog prétentieu leur belle jeunesse (The Yes Album, Fragile, Close To The Edge.) C'est pas si dramatique me dirais vous : Tales Of The Topographic Oceans s'en était déjà occupé. Emerson, Lake & Palmer se trouvent tout contents de pondre l'inbouffable Brain Salad Surgery (puis tomberont quatre douloureuses années plus tard dans le ringard le plus total avec Love Beach.) Les offusqués me rappeleront surement que la même année Genesis sort le superbe The Lamb Lies Down On Broadway. Tout ça est tout ce qu'il y a de plus véridique. A un détail prés : le chef d'œuvre de Peter Gabriel est tout sauf progressif. Non, le seul vrai chef d'oeuvre de la musique progressive en ces temps obscurs c'est l'incomparable Red du Roi Pourpre. Quel ironie, le groupe qui a ouvert la porte au genre est également celui qui a pour dure tache de la refermer.

Tout ça, les joyeux Hawklords n'en on strictement rien à foutre. Hawkwind fait partie de ces groupes qui dés le départ on adopté la philosophie : "Pas d'ambition, on veut juste faire du bruit."
Alors la chute de tout ces groupes de musique menés par des Freud chef pâtissier, on peut comprendre que Lemy et sa bande s'en tamponnent le coquillage. A vrai dire il est déjà assez difficile de faire assimiler à ses homo-sapiens interstellaires attardés le principe même du prog, alors quand à leur faire comprendre qu'il en sont le fer de lance...

Nous voila donc en cette triste année 1974 avec la quatrième galette des Hawklords. Celle qui dois faire passer leurs rock primaire et cosmique à la prospérité, et qui dois enfin corriger cette idée reçue qui veut que ce soit Pink Floyd qui ait inventé le Space Rock avec Meddle.
Seulement, Dave Brock a décidé de prendre de bonnes résolutions pour l'année 74. La première semble avoir été d'arrêter la défonce. Bien dommage. La deuxième devais être un truc comme "Les mecs ! si on faisais comme les autres groupes de rock progressif !". Très regrettable.
Le résultat : le ton a considérablement baissé depuis leur précédente galette (un des meilleurs live jamais enregistré : Space Ritual.) L'apparition d'un musicien à formation classique (beurk !) spécialiste du Mellotron (un troisième synthétiseur était il vraiment nécessaire...?) et violoniste virtuose (re-beurk !) : Simon House. L'ensemble est mou, chiant, emphatique par moment (ce putain de violon à la con sur Wind Of Change !) L'ennui atteint son apogée sur la piste finale : "Goat Willow" et ses vagues sonorités orientales. Et ce n'est pas le sympathique jeu de mot du titre de l'album, "Hall Of The Mountain Grill", qui va nous sauver du morceau de piano chiantissime du même nom.

Mais comme il a été précisé au début de cet article : "rendons à Caesar ce qui est à Caesar." : Hall Of The Mountain Grill nous offre quand même de bons, voire très bons, moments. A commencer par le morceau d'ouverture qui ,contrairement à celui qui donne le point final au disque, est une de ces explosion d'énergie dont Hawkwind garde jalousement le secret. On aura aussi le droit au superbe "You'd Better Believe It" malgré son ouverture digne des pires albums de Klaus Schulze. Une expérience plus floydienne : "D-Rider" nous renvoie aux meilleurs moments de In Search Of Space...Quand ce putain de violoniste n'étais pas encore là... (Même si il laisse sa trace sur le même morceau la voix envoutante de Dave Brock sauve les meubles.) Quand à Lemy Kilmister, il signe ici sa dernière pige avant de se faire virer pour consomation d'amphétamine : "Lost Johnny", un sympathique blues cosmique que ne renierait ni Johnny Cash ni Amon Düül II.

Aprés un certaine prise de recule, Hall Of The Mountain Grill apparait comme un bon album. Mais un album qui aurais eu une place de choix dans la discographie de groupes de prog mineurs comme Gentle Giant ou Camel. De la part de ceux qui se feront désormais appelés les Psychedelic Warlords, on étais en droit d'attendre un chef d'œuvre.

Note : **1/2

Liste des morceaux :

  1. The Psychedelic Warlords (Disappear In Smoke)
  2. Wind of Change
  3. D-Rider
  4. Web Weaver
  5. You'd Better Believe It
  6. Hall of the Mountain Grill
  7. Lost Johnny
  8. Goat Willow
Du même artiste :

Vous allez aimer :
- Hawkwind
- In Search Of Space
- Doremi Fasola Tido
- Space Ritual

A éviter :
Tout à partir de Hall Of The Mountain Grill

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