samedi 31 janvier 2009

SUPERGRASS : DIAMOND HOO HAA


Au fond, la première moitié des années 90, au Royaume-Uni, c'est ridiculement simple: la britpop. La sacro-sainte britpop! Blur, Suede, Elastica, Pulp, et tout le toutim. Alors qu'aux Etats-Unis, on s'amusait à se tirer des balles dans la tempe en vomissant du grunge, les îles Britanniques étaient folles de ce courant, bâti sur les ruines du Madchester, auquel personne n'osait résister. Personne, si ce n'est des bandes d'énervés comme Supergrass. Ces derniers ont dégagé, dès leur mythique "I Should Coco" de 95, une rage toute buzzcockienne, pour le moins inclassable. Le combo bizarre a décidé de continuer de faucher dans ses terres et de rester fidèles à son style étrange, indéfinissable, quitte à demeurer anonymes dans une bonne partie du Vieux Continent, ou à rentrer droit dans le mur ("Road To Rouen").

Depuis le ratage précité, le groupe mit les bouchées doubles pour sortir un album digne de lui. Il s'agit de "Diamond Hoo Ha", sixième opus, assurément le come-back le plus rassurant de l'année passée (AC/DC et Gunners inclus). Le son a une mignonne touche glam ("Rebel In You" et ses choeurs androgynes), le groupe se revendiquant pour l'occasion "petits Bowie". Force est de constater que les Oxfordiens font preuve sans retenue du talent du Zig. Parce que, franchement, qui, au XXIème siècle, parvient à décocher des refrains urgents et explosifs à la "Bad Blood"? Une intro au piano de bar obscur comme celle du larmoyant "When I Needed You"? Tokio Hotel, peut-être? Ne faites pas rire l'auteur de ces lignes, qui doit déjà se tenir les côtes à l'écoute de l'hilarant deuxième album des Kooks (qui sera, au final, aussi déconseillé que le premier). La voix de Gaz Coombes est là, digne des débuts, joliment trémolable et colérique, parfois même hystérique ("Diamond Hoo Ha Man"). En prime, "The Return Of...", dont le refrain onirique est digne des plus belles heures de "Sofa (Of My Lethargy)".

Note:****

Liste des pistes:

Diamond Hoo Ha Man
Bad Blood
Rebel In You
When I Needed You
345
The Return Of...
Rough Knuckles
Ghost Of A Friend
Whisky & Green Tea
Outside
Butterfly

Du même artiste
Vous allez aimer:

-I Should Coco
-In It For The Money

A éviter:

-Road To Rouen

vendredi 23 janvier 2009

NEIL YOUNG : CHROME DREAMS II


On ne présente plus Neil Young, au même titre qu'on ne présente plus Bob Dylan : le talent du Canadien qui jongle entre le folk, la country, le blues, et va même jusqu'a completement changer de style comme a pu le faire Lou Reed : du hard rock (Hey Hey My My) au délire experimental le plus total (Arc,) n'est plus à prouver. Neil Young, qui continue de sortir régulierement des albums, est également l'auteur de disques très moyen, voir trés médiocre pour certains (Everybody's Rockin...)
L'inspiration est un filon rare et s'épuise généralement à vitesse grand V. On aurait pu désespérer de voir sortir un album du calibre de Harvest ou encore de After The Gold Rush, mais c'était sans compter que Neil Young a plus d'un tour dans son sac...
C'est en 1977 que devait sortir Chrome Dreams, mais pour une raison connue de lui seul, Neil Young annula tout et retira les albums du marché avant même le jour du lancement. Les morceaux de Chrome Dreams ne virent donc le jour que dans des albums posterieurs et six restent à ce jour inédits.
Trente ans plus tard, Neil Young sort Chrome Dreams II. Bien supérieur à ce qu'on pourrait attendre d'un artiste de son âge, l'album est un véritable patchwork de sa carrière qui passe par le folk de Harvest avec la chanson d'ouverture "Beautiful Bluebird", au blues éléctrique avec l'excellent "Spirit Road". Mais entre ces deux morceaux on aura déja pu entendre la pièce maîtresse de l'album : écrit il y a plus de 20 mais jamais enregistré "Ordinary People" est un véritable régal. Un véritable hymne dont la longueur (18 minutes et 10 secondes (!)) n'enlève rien à la superbe. La guitare à moitié saturée de Neil Young embrasse à la perfection les cuivres qui donnent toute sa puissance au refrain.
Mais "Ordinary People" et ses 18 minutes n'étouffent en rien le reste de l'album : on retrouve Neil Young dans toute sa splendeur, la voix toujours incroyablement inchangée aprés tant d'années de service. Aprés les country/folk "Dirty Old Man" et "Ever After" on tombe sur un autre morceau conséquent (plus de 14 minutes.) "No Hidden Path" est un autre très bon rock saturé qui rapelle la polyvalence de son compositeur. On regrettera sa longueur imposante, pas forcement indispensable. Et on termine en douceur avec "The Way" ou Neil Young marie sans problème sa voix à un coeur d'enfants (rien de pompeux ou de mièvre) pour cinq minutes d'un superbe morceau folk.
Dans Chrome Dreams II, Neil Young jette un regard en arrière sur sa fructueuse carrière, ses différents styles et ses grandes réussites. Et vraiment, il peut à présent s'endormir le soir sans regrets ni remords...

Note : ****

Liste des morceaux :

1. Beautiful Bluebird - 4:27
2. Boxcar - 2:44
3. Ordinary People - 18:13
4. Shining Light - 4:44
5. The Believer - 2:39
6. Spirit Road - 6:32
7. Dirty Old Man - 3:17
8. Ever After - 3:32
9. No Hidden Path - 14:31
10. The Way - 5:15


Du même artiste :


Vous allez aimer :
- Harvest
- After The Gold Rush
- Prairie Wind


A éviter :

- Arc
- Everybody's Rockin



Découvrez Neil Young!

mercredi 21 janvier 2009

THE RACONTEURS: CONSOLERS OF THE LONELY


Le side project, qui n'en est plus un, de Jack White et Brendan Benson parle à tous les gens intelligents (Comprenez par là: tous ceux qui ont aimé Icky Thump et qui pensent qu'il s'agit du meilleur White Stripes), et même une poignée des autres (les gens bizarres qui aiment Get Behind Me Satan?). Avant son départ des stripes, Jack White avait mis sur pied une équipe de chocs. Tous connaissent la métaphore automobile employée par le dingue en rouge et blanc: "Les White Stripes sont un deux cylindres et les Raconteurs un quatre cylindres": plus rapide, plus bruyant...Mieux? Après la sortie d'un "Broken Boy Soldiers", en 2006, ovationné par la presse quasi-unanime qui en était convaincue, la question ne se posait même plus! Les Raconteurs et leur imagerie rétro ont été immédiatement adoptés par un public fervent. Tout allait donc pour le mieux. Jusqu'à la sortie de "Consolers Of The Lonely", le millésime de l'an de grâce 2008.
Cet album a plus de allures de jam session (les musiciens se posent en studio et grattent sans compos) que d'album construit. Certes, ça n'en fait pas un mauvais album, mais cela laisse sur sa faim, c'est tout. Cela peut donner d'excellents résultats: la piste d'ouverture donne l'impression d'un rugissement de Led Zeppelin au coeur du bayou, avec ce riff artisanal très blues, et les duels de guitares fabuleux qui évoqueront aux fans le dernier moment de bonheur qu'ils ont eu à Rock en Seine avant d'apprendre que la camée de service avait eu la flemme de venir. Quelques chansons (l'éclatant single "Salute Your Solution" , "Many Shades Of Black"...) sauvent un petit peu le niveau, mais bon, entre compos égarées ("Hold Up" "Rich Kid Blues), petites blagounettes médiévales ("Old Enough", "The Switch And The Spur") et essais acoustiques ratés se voulant mélodieux ("Top Yourself", These Stones Will Shout", "Carolina Drama", chansons de remplissage), il ne reste que peu de choses sur cet album. Dommage.

Note:**

Liste des pistes:

1- Consoler of the Lonely – 3:26
2- Salute Your Solution – 2:59
3- You Don't Understand Me – 4:53
4- Old Enough – 3:57
5- The Switch and the Spur – 4:25
6- Hold Up – 3:26
7- Top Yourself – 4:25
8- Many Shades of Black – 4:24
9- Five on the Five – 3:33
10- Attention – 3:40
11- Pull this Blanket Off – 1:59
12- Rich Kid Blues – 4:34
13- These Stones Will Shout – 3:54
14- Carolina Drama – 5:55

Les Raconteurs n'ont fait que cet album, et l'excellent "Broken Boy Soldiers", qu'on ne saura que chaudement recommander.


Découvrez The Raconteurs!

mercredi 14 janvier 2009

URIAH HEEP : DEMONS AND WIZARDS

"Franchement c'est degueulasse..."
C'est à peu prés ce qu'on du se dire les Uriah Heep alors que la plupart des critiques les consideraient comme un sous produit de Deep Purple. Enfin c'est vrai que ce ne sont pas les ressemblances qui manquent : deux groupes de hard rock. Un organiste pour chaque, et une bonne teinte de rock progressif. Sur ce dernier point Deep Purple s'arrêtera à "Child In Time", de son côté, Uriah Heep ira jusqu'a faire dessiner ses pochettes par Roger Dean (le légendaire graphiste de Yes si contreversée, tout comme les groupes dont il créait les pochettes d'ailleurs.) Du coup, Uriah Heep aurait dû connaitre une carrière aussi fructueuse que celle de Deep Purple. Enfin soyons honnêtes : je sais que ça fais mal au coeur de se dire qu'à côté de Demons And Wizards vous aviez, pour le même prix, In Rock de Deep Purple. Mais on est bien forcé d'admettre que c'est bien un cran ou deux en dessous de Deep Purple. La faute à un organiste pas si bon que ça (franchement bourrin sur certains morceaux, et pas dans le bon sens du terme,) un chanteur vraiment limité, et des compositions pas vraiment transcendantales... Les morceaux se suivent et se ressemblent. Du côté des paroles ça va pas chercher plus loin que Genesis période Wind and Wuthering (mais Genesis se rattrapait sur la prestation musicale.) En gros à la fin de l'écoute on n'est pas sur le point de crier "Heep heep heep Uriah !" (à disque de merde, vannes de merde.)

Enfin disque de merde. Soyont indulgents. Quand on regarde de plus prés il reste quand même quelques bonnes choses : un côté trés légerement funk sur certains morceaux ("Traveller In Time",) deux ou trois bons morceaux ("Rainbow Demon", "Traveller In Time", ou encore "Easy Livin'",) un tube international, légérement FM mais pas désagreable : "Easy Livin'", et pour finir une modestie sans pareil. C'est Ken Hensley qui le dit lui même : dans cet album rien de magique : juste des chansons sans aucun liens qu'ils on composés entre deux tournées et qu'il voulait faire partager à leurs fans. En gros, pas un de ces disques où le manager crie des trucs dans le style de "Oh Yeah ! Fuck me man ! This disc is fucking awesome ! You son of a bitch ! you're gonna kick everybody's fuckin' ass around the fuckin' world !"
Alors pour tout ça Demons And Wizards ne mérite pas une bonne nôte, mais il mérite au moins la moyenne

Note : **1/2

liste des morceaux :


1. "The Wizard" – 2:59
2. "Traveller in Time" – 3:25
3. "Easy Livin'" – 2:37
4. "Poet's Justice" – 4:15
5. "Circle of Hands" – 6:25
6. "Rainbow Demon" – 4:25
7. "All My Life" – 2:44
8. "Paradise" – 5:11
9. "The Spell" - 7:21

Du même groupe :

Pas encore écouté d'autres albums.


Découvrez Uriah Heep!

dimanche 11 janvier 2009

LED ZEPPELIN: HOW THE WEST WAS WON


Certes, le terrorisme recule. Certes, la trithérapie contre le SIDA avance. Certes, la démocratie s'installe à petits pas dans le monde. Certes, la criminalité baisse... Mais force est de constater qu'en 2009, nous vivons toujours dans un monde pourri. Pourquoi? Parce qu'aujourd'hui, il se trouve encore, en France, des mioches boutonneux pour oser prétendre, du haut de leur culture immense et portés par un élan de rébellion intense, que "Led Zeppelin n'est pas un groupe de hard rock et que les vieux disent ça parce que c'était violent pour l'époque mais que aujourd'hui si tu compares à des vrais groupes de hard rock c'est que dalle". Tout parent responsable obligera donc immédiatement ce môme récalcitrant à se plonger dans ce document inestimable, sorti des limbes depuis 2002: "How The West Was Won"...

Jusqu'à cette date, on devait se contenter du médiocre "The Song Remains The Same" pour montrer à un pioupiou ce qu'est un vrai live de Hard. Heureusement que cette superbe fête païenne de 1972 a fini par parvenir jusqu'à nos oreilles: les deux concerts de Los Angeles et Long Beach Arena, de la tournée de promotion de l'album "Houses Of The Holy" sont un régal hédoniste sans précédent, et, pour parler franc, l'un des meilleurs albums en public de l'histoire du rock. S'étalant sur 3 CD, la bête offre son lot de surprises: la première, cet "Immigrant Song" anarchique où règne en maître le larsen. Un solo de quelques minutes, absent sur la version originale, est offert à la foule avide, qui profite goulûment des magnifiques lignes de basse de John Paul Jones. Et que dire du batteur John Bonham! "Moby Dick", solo de batterie qui n'est pas uniquement une démonstration de virtuosité mais également un moment rythmique d'excellence, est étendu ici à dix-neuf minutes contre quatre dans celle du CD. L'intermède sans baguettes est également un régal, et ne montre qu'une petite partie de ce que le zeppelin a volé à la musique noire. "Bring It On Home" sonne comme un morceau de Howlin' Wolf décomplexé. Les deux curiosités majeures du live sont les deux plus longs morceaux: "Dazed And Confused" et "Whole Lotta Love" Avec son solo hypnotique à l'archet, le premier est un titre lascif entre le blues et le krautrock avec un intermède funk ("The Crunge"). Il faut tout de même rappeler qu'à la base cette composition est un morceau folk des années 30... Le second s'ouvre sur un riff bordélique à souhait, à des années lumières de la version studio, puis part de suite dans un trip psyché. Le groupe décide ensuite, à travers quelques reprises trépignantes de classiques, de rendre un hommage speedé ("Hello Marylou", ici à couper le souffle) au rock'n'roll et au blues. Puis Page improvise dix minutes sur le blues lent "Going Down Slow", un régal!
La force de ce live? Une puissance distordue démultipliée par rapport aux albums solo. Et une setlist imparable. Imaginez le même entre 1975 et 1980.

Note: ****1/2

Liste des pistes:

Disque 1

1- LA Drone – 0:14
2- Immigrant Song – 3:42
3- Heartbreaker – 7:25
4- Black Dog – 5:41
5- Over the Hills and Far Away – 5:08
6- Since I've Been Loving You – 8:02
7- Stairway to Heaven – 9:38
8- Going to California – 5:37
9- That's the Way -5:54
10- Bron-Yr-Aur-Stomp – 4:55

Disque 2

1- Dazed and Confused – 25:25
2- What Is and What Should Never Be – 4:41
3- Dancing Days – 3:42
4- Moby Dick – 19:20

Disque 3

1- Whole Lotta Love (Medley: Boogie Chillen/Let's Have A Party/Hello Marylou/Going Down Slow) – 23:08
2- Rock and Roll – 3:56
3- The Ocean – 4:21
4- Bring It On Home – 9:30

Du même artiste

Vous allez aimer:

-Led Zeppelin II
-Led Zeppelin IV
-Physical Graffiti

A éviter:

-In Through The Out Door
-Coda

TANGERINE DREAM : ATEM

Le rock est dominé par de nombreuses idées reçues. L'une d'elle tend à faire croire que le rock est un mouvement exclusivement Anglo-saxon : cette dernière est entierement fausse. Si ce courant musical a pour terres d'origines l'Angleterre et les Etats-Unis, il s'est trés vite repandu à travers l'Europe et ,plus tardivement, tout autour du monde.
Une autre de ces idées reçus tend à prouver que le rock est un style limité où l'experimentation est interdite. Cette affirmation n'est également qu'un tissu de mensonge. Pas besoin de faire du rock progressif pour élargir les horizons de ce style musicale (voir les nombreux traveaux des Beatles, des Who, etc.)

Ainsi, en Allemagne, dans le courant des années 60, naissait le mouvement du nom de Kosmiche Musik que les Anglais rabaisseront par la suite au rang de pale copie de leur musique en l'appelant Krautrock (rock choucroute.) Oubliez le sens dés maintenant les mots psyquedeliques, experimentations et musique progressive. La Kosmiche Musik a le pouvoir de faire passer Pink Floyd pour un groupe de punk.

Tangerine Dream est sans aucun doute, au côté de Faust, Can ou encore Amon Düül 1&2 l'un des fers de lance de la Kosmiche Musik, et Atem, sortit en 1973, est sans contexte l'un de leurs albums emblématiques.

Entierement instrumentale, l'oeuvre des Tangerine Dream s'ouvre sur le morceau éponyme de plus de vingts minutes. Atem impressione par sa complexité : Le jeu des percussions et du mellotron donne une vision d'apocalypse au tout. On passe rapidement à une phase plus calme : le maitre mot reste "experience". Atem fait partit de ces morceaux d'ambiance (sans aucun sous entendu péjoratifs,) il tend à faire rentrer celui qui l'écoute en transe. Et curieusement il y parvient. On croirait entendre la version teutonne de "A Saucerful Of Secret" du Floyd.
Tout l'album (quatre morceaux) donne cette impression. J'ai dis plus haut que Atem était entierement instrumental. C'est plus ou moins vrai. Pour s'en rendre compte il suffit d'écouter "Wahn". Sorte de trip (jusque là rien d'atypique comparé au reste de l'album,) à base d'onomatopées et de percusions tribals...Quand je disais que c'était experimental.
Atem est un chef d'oeuvre d'experimentation et c'est bien ça le problème. L'amateur d'art rock et de jazz y sera bouleversé. L'habitué au rock progressif le classera dans ses albums préferé. Le néophyte crachera sur Atem. On n'accéde pas facilement aux portes du rêve. D'un autre côté, c'est le devoir du groupe de rendre l'ascension plus aisée.

Atem sera la dernier bon album des Tangerine Dream. Aprés celui-ci, le groupe tombera dans le easy listening comme beaucoup d'autres formations de Krautrock.

Note : ***1/2

Liste des morceaux :


1. Atem – 20:27
2. Fauni-Gena – 10:47
3. Circulation of Events – 5:52
4. Wahn – 4:29

Du même groupe

Vous allez aimer :
- Electronic Meditation
- Alpha Centauri
- Zeit

A éviter :
- Phaedra
- Stratosfear
- Rubycon





Découvrez Tangerine Dream!

ZZ TOP: ELIMINATOR




Aaah, les ZZ Top! Gentils, au fond. Gentils et faussement candides. Faussement désolés d'avoir plombé l'image soigneusement gardée, depuis Lynyrd Skynyrd et les Allman Brothers Band, du rock sudiste. Jadis congratulés d'avoir apporté un boogie blanc dans le Texas à la fin des années 60 (Billy Gibbons s'est même vu offrir une guitare par Hendrix), ils sont, en 1983, à la recherche d'un nouveau public, les sangles en diamant de leurs guitares de diamant n'étant pas suffisamment couvertes de fourrure dorée 18 carats pour être assorties à leurs Rolls, et jouissent encore de l'argent rapporté par cet engin ,dix fois disque de platine quand même. Bref, ils sortirent "Eliminator", disque commercial s'il en est, le disque de ZZ Top que tout le monde possède, même si le brave "Tres Hombres" (73) a déjà été exhumé depuis quelques années! Eh oui: Alors que le réellement boogie disque de 1973 est encore écoutable par des gens normaux, "Eliminator", fantoche, est ringard et désuet pour toute personne normalement constituée qui n'était pas là à l'époque. Comprenne qui pourra.


Ce disque incluant le groupe dans la première génération MTV, il fut donc gavé jusqu'à étouffement, pour coller avec l'époque, de synthétiseurs et boîtes à rythmes, que l'on ne retrouvera aujourd'hui, en cherchant bien, que dans les ascenseurs, les halls de gare ou les salles d'attente de practiciens gériatriques. Il suffit d'écouter l'hilarant "Legs", où le groupe se convertit au disco comme Kiss en son temps mais de manière laide et grotesque. Les trois compères n'en resteront pas là. Ils déchaîneront les hits FM aujourd'hui vieux comme les barbus qui les ont composés, si l'on peut parler de compositions: "Gimme All Your Lovin'", "Sharp Dressed Man", "Got Me Under Pressure", tous odes aux arrangements boueux et techniques qui ne laissent aucune place pour la musique. "I Need You Tonight" n'est pas moins ennuyeuse. L'auditeur désirant garder un semblant d'humanité se passera de l'écoute de son solo longuet et nullement héroïque, essentiellement à base de vibrato. La lente marche arrière de la grosse cylindrée ne laisse qu'une espérance: un accident de la route...



Note: *



Liste des pistes:


1- "Gimme All Your Lovin'" – 3:59
2- "Got Me Under Pressure" – 3:59
3- "Sharp Dressed Man" – 4:13
4- "I Need You Tonight" – 6:14
5- "I Got the Six" – 2:52
6- "Legs" – 4:35
7- "Thug" – 4:17
8- "TV Dinners" – 3:50
9- "Dirty Dog" – 4:05
10- "If I Could Only Flag Her Down" – 3:40
11- "Bad Girl" – 3:16



Du même artiste


Vous allez aimer:


-Tres Hombres


A éviter:


-Afterburner
-Recycler




Découvrez ZZ Top!

mercredi 7 janvier 2009

THE HIVES - VENI VIDI VICIOUS


On quittait tranquillement le années 90 et leur piteuse fin easy listening, quand soudain se produisit ce phénomène aussi curieux que brutal: le retour du The et, avec lui, du rock à guitares. Les Strokes remirent au goût du jour le Queen's et le perfecto, les White Stripes le duo primitif, les Libertines, un peu plus tard, le dandysme punk anglais doublé d'une beaugosserie énervante même si l'on ne peut reprocher à ces groupes d'avoir supprimé les craintes des marchands de guitares pour les années à venir. Précurseurs, les Hives ont aussi eu leur part de travail: remettre d'actualité les chansons d'une minute trente, la mégalo revendiquée et le chant de petit teigneux. Ayant débuté leur carrière en tant que groupe de pop punk comme tant d'autres à la fin du siècle dernier, les Suédois sortirent leur premier opus assez conventionnel, "Barely Legal", avant de subir une étrange métamorphose qui les changea en un groupe de scène imparable, déchaîné, presque totalitaire par sa manière d'annoncer au début de ses concerts combien de temps ils vont durer(!)

C'est ce rock calculé que l'on retrouve sur "Veni Vidi Vicious", deuxième galette, datée de l'an 2000. La première piste de l'album, "The Hives-Declare Guerre Nucléaire" tient du "Raw Power" des Stooges. Cette chanson décoiffante, speedée, dure même moins que les canoniques deux minutes. Tout est toujours débité au mètre, une rigueur presque insolente que l'on retrouve dans chacune des nombreuses intros à la batterie de l'album, et une influence garage sixties à peine voilée domine l'album: "Main Offender" sonne comme un honteux plagiat des Sonics en quatrième vitesse. Que dire enfin? Ah oui, la curieuse reprise du "Find Another Girl" de Jerry Butler témoigne d'influences musicales indéniablement pointues. Et l'ensemble de l'album d'une hargne énorme, qui fait, même si leur dernière livraison est de l'ordre du faux pas, qu'il est plus qu'injuste de noyer le meilleur groupe suédois depuis ABBA dans la soupe "indé" comme récemment...

Note:***

Liste des pistes:

1- The Hives - Declare Guerre Nucleaire – 1:35
2- Die, All Right! – 2:46
3- A Get Together to Tear It Apart – 1:52
4- Main Offender – 2:33
5- Outsmarted – 2:22
6- Hate to Say I Told You So – 3:22
7- The Hives - Introduce the Metric System in Time – 2:06
8- Find Another Girl – 3:12
9- Statecontrol – 1:54
10- Inspection Wise 1999 – 1:37
11- Knock Knock – 2:10
12- Supply and Demand – 2:26

Du même artiste

Vous allez aimer:

-Barely Legal
-Tyrannosaurus Hives

A éviter:

-The Black and White Album


Découvrez The Hives!

jeudi 1 janvier 2009

IRON MAIDEN : A MATTER OF LIFE AND DEATH


L'âge est toujours quelque chose de particulierement difficile à apprehender pour un groupe de musique. Faut il s'arrêter avant de tourner au ridicule ? Entrer dans la légende en finissant sa carrière avec un album inoubliable pour rappeler qui sont les vrais maitres ? Ou bien continuer de contenter les fans en produisant inlassablement la même musique quitte à se faire traiter de groupe commercial ?
C'est cette dernière option qu'Iron Maiden a choisi le 25 Aout 2006, mais en faisant aisément oublier le côté commercial (tout comme Alice Cooper et son Along Came A Spider.)
Comme pour la majorité des albums d'Iron Maiden, la pochette est un concentré de mauvais gout. On ne s'attardera pas sur ce detail loin d'être unique dans le genre du heavy metal. Le groupe se risque à un dangereux exercice de style : le concept album. On ne tarde pas à decouvrir que la réunion des neurones de Bruce Dickinson et de ses compères dont les pics des Q.I. doivent êtres au alentours de 80 ne donne pas grand chose : "On va faire un concept album sur la Seconde Guerre Mondiale !". Et ce n'est pas l'écho culturel au film de Michael Powell qui va y changer grand chose. On passera donc le côté scenario du disque pour s'interesser de plus près aux compositions.
Là encore pas grand chose d'excitant. C'est le Iron Maiden de Powerslave, de Seventh Son Of A Seventh Son ou encore du Live After Death mais en moins bien. Ce n'est pas la voix de Bruce Dickinson qui pose problème (elle n'a pas bougé d'un poil depuis 25 ans et reste incroyablement puissante,) ni le jeu des musiciens. C'est juste que le filon dans lequel Iron Maiden puisait son inspiration s'est epuisé et que l'ensemble de l'album sonne creux et ininteressant. L'idée geniale de transformer l'énergie du punk en quelque chose de construit et melodieux (autant parler d'un paradoxe) qui avait été le tremplin du groupe dans ses debuts est maintenant insignifiante. Les morceaux tirent en longueur (une moyenne de 8 minutes...) Iron Maiden n'en est pas à son premier mauvais album (The X Factor, No Prayer For The Dying, etc,) mais celui-ci sonne comme l'album de trop.
On retiendra quand même "The Longest Day" pont interessant et plutôt réussi entre le heavy metal des heighties et le pathetique néo-metal des années 2000 (voir Linkin Park et tout ses copains...)


note : **


Liste des morceaux :


1. Different World (04:17)
2. These Colours Don't Run (06:52)
3. Brighter Than a Thousand Suns (08:44)
4. The Pilgrim0 (5:07)
5. The Longest Day (07:48)
6. Out of the Shadows (05:36)
7. The Reincarnation of Benjamin Breeg (07:21)
8. For the Greater Good of God (09:24)
9. Lord of Light (07:23)
10. The Legacy (09:20)


Du même groupe


Vous allez aimer :

- Seventh Son Of A Seventh Son

- Life After Death


A éviter :

- The X Factor

- Rock In Rio



Découvrez Iron Maiden!