dimanche 4 octobre 2009

SLAYER : REIGN IN BLOOD


Pfff...On les voyait venir tout ces groupes prétendument provoc. Led Zeppelin et la pseudo passion de Jimi Page pour le satanisme, Iron Maiden et leur Eddie à peine crédible, Juda's Priest et leur messages passés à l'envers (et encore ! Ils ont l'air gêné quand on leur parle de l'affaire mais au fond on peut être sur que c'est juste pour se donner un côté rebelle...) Allez soyons honnête, la moitié des années 80 passé, qui s'étrangle encore d'horreur en écoutant les paroles de "The Number Of The Beast" ou cherche les pistes inversés dans l'espoir d'envoyer une demi dizaine de metalleux sous les barreaux ?
Les messages sataniques inversés ! Parlons en ! Toutes ces histoires de "My Sweet Satan" et de "Paul is dead" ça n'intéresse plus personne. Ça les membres de Slayer l'ont bien compris. Alors les quatre gars inventent un procédé révolutionnaire jamais vu auparavant : Au lieu d'inverser les paroles moitié extrémistes moitié satanistes et de les cacher à l'intérieur d'une joli ballade (comme toute ces lopettes qui l'on fait avant eux) les pistes sont laissés dans le bon sens... Autrement dit Slayer c'est l'invention du message satanique inversé passé à l'endroit.

Soyons cyniques et essayons d'imaginer le directeur de Def Jam Records (alors habitué au hip hop et à ses gentils contestations pleines de provocations à l'eau de rose) écoutant pour la première fois le disque de ses nouveaux poulains et se prenant en pleine face le "Auschwitz, the meaning of pain, the why that I want you to die !" de "Angel Of Death". L'expérience fut si traumatisante que le disque sortit finalement sur Geffen Records avec beaucoup de retard...

Bon, à ce stade vous aurez compris que si votre grand-mère achète un jour Reign In Blood par erreur c'est son pauvre myocarde qu'elle expose aux pires souffrances (cela dit, à moins d'un sérieux problème de vue, celle-ci a de fortes chances de trouver la pochette un peu trop morbide à son gout. Et au cas où elle soufrerait effectivement de cécité, n'ayez crainte, les personnes âgées ne se promènent que rarement dans le rayon "Metal/Fusion"...) Bien sur, l'écoute de la galette est également fortement déconseillé à toutes personnes mineures, femmes enceintes, cardiaques, etc.

Mais passé outre les clichés anticléricaux de la pochette et des paroles la musique n'en est pas moins...Anticléricale dans la façon dont elle est jouée...
Rassurez vous, l'expérience, aussi traumatisante qu'elle soit, sera courte : les dix morceaux qui composent Reign In Blood s'étalent sur un peu moins d'une demi heure (!) Mieux que les Ramones, Slayer réussit en un temps limité à aligner dix prouesses de vitesse avec une durée moyenne de moins de 3 minutes pour chaque, ou une seule de 28 minutes, selon les points de vue. Ce joyeux foutoir très Blitzkrieg reste sur ses rails grâce à la frappe puissante de Dave Lombardo (qui rejoindra Mike Patton pour former les biens bordéliques Fantômas,) et par son double pédalier dont il nous fait profiter tout au long de Reign In Blood (en d'autre terme, l'Apocalypse selon Saint Lombardo...) Au poste de branleur de manche c'est Jeff Hanneman qui nous explose le crane avez zèle à l'aide de ses gros riffs trépanateurs et de ses soli qui évoque presque toujours "The Trooper" passé en vitesse 45 tours. Quand à la bête qui grogne par dessus on la surnomme Tom Araya (essayez d'imaginer Sepultura mélangé à Iron Maiden et At The Drive In".) C'est la même créature qui s'occupe de la basse (ah ? Une basse, il y a une ligne de basse ?)

Pour ce qui des morceaux, après le bien nommé "Angel Of Death" on aura le droit à "Altar Of Sacrifice", (comment ne pas frôler l'orgasme en entendant Tom Araya cracher "ENTER TO THE REALM OF SATAN !") . "Criminally Insane" ravira les amateurs de Sepultura avec son final presque death metal. Puis c'est "Epidemic" et "Postmortem" ou comment faire du neuf avec du vieux (réponse : en accélérant du Black Sabbath") Enfin on finira avec le seul semblant de mélodie qu'on trouvera dans tout l'album : "Raining Blood" et son riff bandant jusqu'à l'overdose de libido. Entretemps on aura eu le droit à un thrash metal de très bonne facture avec "Piece By Piece", "Jesus Saves" ou encore "Reborn" (mais au fond on s'en contentera vu que le thrash metal ça se résume à Kill'Em All et à l'album ici présent). Soit dit en passant, les deux minutes de pluie qui couvre la moitié du morceau confirme bien ce qu'on pensaient en début d'écoute : les quatre membres de Slayer sont des gros branleurs. Dès Angel Of Death on avait compris : des hurlements décérébrés bien aigus, un rythme à faire pâlir un pilote de Dassault Mirage 2000, des soli à faire jaser les profanes "Dingue ! T'a vu comme il joue chère bien !" au fond, Slayer c'est un peu l'Iron Maiden du fasciste...

Note : ****

Liste des morceaux :

1. Angel Of Death
2. Piece By Piece
3. Necrophobic
4. Altar Of Sacrifice
5. Jesus Saves
6. Criminally Insane
7. Reborn
8. Epidemic
9. Postmortem
10. Raining Blood

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Disons que si vous aimez écouter toujours là même chose vous pouvez toujours vous lancez dans Christ Illusion et ses copains...

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