mercredi 15 juillet 2009

ALCOHSONIC : SONGS FROM THE DELIRIUM TREMENS WORLD

Le rock se meurt, c'est pas nouveau. En fait le rock se meurt depuis le premier disque d'Elvis. C'est à dire depuis sa création. Comme dirait l'autre : "la vie est une maladie sexuellement transmissible et toujours mortelle" il en va de même pour le rock.
C'est donc un fait établit : tout autour de la planète les gloires se fanent en usant leurs vieux succès jusqu'à la moelle tandis que les jeunes prometteurs se mangent la tête première dans le sable en glissant sur la banane de l'ambition. Et pour ceux qui réussiraient à contourner habilement l'obstacle on ne peut prévoir, au mieux, qu'une combustion spontanée par trop prématurée (Cobain, Buckley, Curtis...Les exemples ne manquent pas), au pire une vie d'ermite reclus et incompris des mélomanes de son temps car se démarquant outrancièrement des canons esthétiques de son époque. On dis de ces même artistes quelques décennies plus tard qu'ils étaient des génies et qu'on aurais peut être du faire quelque chose pour qu'ils évitent de finir la cervelle réduite à l'état de bouillie par leur propre main. Enfin trop tard c'est trop tard.
Mais alors que la cause semble perdue (mais comme on l'a déjà dis elle est perdue depuis sa prime jeunesse) on peut encore espérer un petit quelque chose du petit hexagone français. Oh bien sur le rock n'est pas totalement nouveau au sein de cette petite communauté d'attardé musicales gouverné par la varietoche ringarde et le folklore aussi pesant qu'une pizza à la tartiflette. On essayera d'oublier les années 60 et son quintal de groupes yéyé incroyablement pénibles à l'époque, incroyablement ringards aujourd'hui (tout en restant passablement pénible, bien quel leur passage sur les ondes reste heureusement limité,) emmené par l'increvable Johnny Hallyday (qui, hélas, continue à sévir aujourd'hui.) Puis on aura les années 70, destructrices pour les anglo-saxons, salvatrice pour la France : Magma, Ange, Alan Stivell, Gong, Manset, malgré les suréstimés Polnareff et Gainsbourg... Puis viennent les années 80 et leur lot de groupes punk et metal pour le meilleur (Métal Urbain, Starshooter,) mais aussi pour le pire (Trust.) Les années 90 nous donnent Noir Désir, et pour finir, les années 2000 seront le règne des épuisants baby-rocker (BB Brunes, Naast, Plastiscines, etc) à peu prés aussi superficiels que dépourvus de talent.
En 40 ans la liste est maigre, voire même anorexique, alors si il y a un pays où le rock ne peut pas mourir c'est bien la France. En vérité le rock français n'est jamais vraiment né.
Malgré tout, entre la techno festive de David Guetta et les vagissements des BB Brunes on peut ésperer une bouffée d'air frais : Alcohsonic.
Autant le dire tout de suite : Alcohsonic n'invente rien. En fait la joyeuse bande a même tout piqué : de Led Zeppelin aux Black Crowes en passant par Black Sabbath la liste est longue. Mais loin de produire un sous produit de tout ces grands noms de la guitare crade qui frappe là où ça fait mal, Alcohsonic remet le tout au gout du jour. Une remasterisation en import si vous préférez. Le groupe utilise un prétexte bidon pour enchainer les riffs libérateur oscillant entre pure Rock'N'Roll ("Mojo Driver" sonnerait presque comme les Eagles Of Death Metal), Stoner ("Stoned Morning" pas loin des QOTSA) , et hard rock (le morceau d'ouverture "Follow Me, I'll Flee From You" quelque part entre Black Sabbath et Led Zeppelin avec son riff contagieux et ses hurlement décérébrés.) Ici on ne parle même pas de concept album (malgré l'intro et le contexte trés Daevid Allenien : il existe un monde lointain qu'on ne peut percevoir qu'a travers un flasque de vodka vide.) L'intro bien délirante (le petit gnome prononce t'il welcome ou vodka ? Le mystère reste entier...) ne sert qu'a donner le ton à ce monde de brute. Le second degré est présent jusque sur la pochette du disque (les quatres membres du groupe visiblement biens faits chevauchent un éléphant rose,) où la grande question demeure : "le zeppelin en arrière plan est il là par hasard...? Quoiqu'il en soit le resultat est explosif : un déluge de riffs ultra jouissifs ("Follow Me, I'll Flee From You", "Spam Me", "I'm Your Man", "You're Not Rock n' Roll"), une ballade musclée (il en faut bien une) "Stoned Morning", un instrumental psychédéliques aux sonorités orientales qui n'est pas sans rapeller les meilleurs moments du Chocolate Watchband. Le résultat est tellement jouissif qu'on ne peut qu'avoir la même réaction que le dormeur de la fin du disque : Déjà fini ? On a encore soif...

Note : ****

Liste des morceaux :

1. Enter The Delirium
2. Follow Me I'll Flee From You
3. Mojo Driver
4. Stoned Morning
5. Hanuman Chest
6. Spam Me
7. I'm Your Man
8. The Cathodic Way Of Life
9. You're Not Rock' n'Roll
10. Delirium Song

Du même artiste :

Songs From The Delirium Tremens World est pour l'instant le seul disque d'Alcohsonic, on éspère qu'il ne restera pas le seul.

2 commentaires:

  1. Ouah je suis tombé par hasard sur cette chronique ;)

    Merci beaucoup Mr :)
    Je suis Seb le chanteur/guitariste du band et je dois avouer que une chronique bien écrite comme ça, mérite d'être sur notre mur de reviews.

    M'autorises tu à la copier sur nos myspace, .. avec bien entendu une référence a ton site ?

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  2. Ouah, c'est rare d'avoir des reactions des artistes qu'on chronique : bien sur, ce serait un grand honneur pour moi que d'avoir ma chronique publiée sur votre page myspace. Donc n'hésitez pas :).

    Sur ce, bonne continuation et continuez à nous faire de la bonne musique en studio et en live (Puisque je vous ai également vu en live ;))

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