dimanche 22 février 2009

TANGERINE DREAM : PHAEDRA

Le talent est un don dangereux. Alors que l'Angleterre s'étouffe dans son rock progressif pétri d'orgueil et d'organisation, l'Allemagne renouvelle le genre avec une approche toute differente. Le Krautrock correspond à ce que les Anglais on cherchés pendant si longtemps : le chainon manquant entre la musique progressive et le punk. C'est un bordel ordonné servi par des improvisations chaotiques, un pandemonium genial qui se contente de quelques orgues et d'a peine une batterie (contrairement aux groupes anglais qui se sentirent obligés de noyer leur musique dans tout un flot d'instruments classiques superflus. Et si le Krautrock doit avoir un génie c'est bien Klaus Schulze. Bien sur ce dernier manquait beaucoup de charisme par rapport aux idoles outres manche (il est bien plus facile d'aimer un beau brun à la voix lassive comme Lou Reed qu'un Allemand à la gueule de travlo completement défoncé à l'acide qui passe sa vie penché au dessus de synthétiseurs.) Mais Klaus Schulze avait tout compris : tout. Adepte de la musique répétitive, aussi bien influencé par Stockhausen que par Schubert, ce prodige est à l'origine de deux des plus grands groupes de musique allemande jamais constitué : Ash Ra Tempel et Tangerine Dream.

Phaedra est un album de cette dernière formation. Nous sommes en 1974 et on est bien obligé de reconnaitre que l'influence de Klaus Schulze n'a pas suffi à faire voler Tangerine Dream jusqu'au bout. Oh ! Bien sur il n'est plus là, mais il serait facile de conjecturer que Klaus Schulze a laissé le groupe à des imbeciles. Surtout que ça fait déja trois albums qu'il est partie (à la fin d'Electronic Meditation) et que depuis, le groupe a sortit trois putain de classiques : Alpha Centauri, Zeit, et l'incomparable Atem. Mais le filon s'est épuisé. D'une musique d'ambiance époustouflante on est passé à du easy listening sans aucun intérêt. Les morceaux sont tout simplement des copiés-collés entre eux. On joue trois notes à l'orgue et on fait ça pendant 17 minutes avec des bruits de fond. Bien sur, ce n'est pas la répétition qui est à blamer. Klaus Schulze (eh oui ! encore lui...) nous a largement prouvé le contraire avec Ash Ra Tempel dans Join Inn. C'est juste qu'entre la formidable introduction d'Atem, ces retombées dans les tréfonds de notre esprit, et la performance insipide de Phaedra, un enorme pas a été franchi.

Comble du mauvais gout, Phaedra et ses deux suites toutes aussi ininteressantes seront les disques les plus vendus et les plus primés de Tangerine Dream à travers le monde entier. Ces faux pas vont êtres les premiers precurseurs de l'enfant illégitime du krautrock : la techno.

Note : *

Liste des morceaux :

1. "Phaedra" – 17:45
2. "Mysterious Semblance at the Strand of Nightmares" – 9:55
3. "Movements of a Visionary" – 8:01
4. "Sequent C' " – 2:18

Du même artiste :

Vous allez aimer :
- Electronic Meditation
- Alpha Centauri
- Zeit
- Atem

A éviter ;
- Rubicon
- Stratosfear
- Ricochet
- Cyclone

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