mercredi 23 décembre 2009

GONG : SHAMAL


GONG : SHAMAL

Ah! Les années 1970! On ne l'aura jamais assez répété, mais il s’agit vraiment une période de félicité musicale. Un grand nombre de groupes - parfois un peu bizarres, mais passons... - y ont trouvé leur meilleure inspiration, et Gong ne fait pas exception à la règle. Les fameux présentateurs de la radio gnomique - amateurs de camemberts un peu spéciaux, aussi... - ont donc tiré en 1975 Shamal. Bon, la pochette laisse un peu à désirer par sa monotonie et son manque d'originalité certain, mais vous savez ce qu'on dit : la boîte fait pas le fromage ! En tout cas, ils ont été flairés par... Nick Mason, batteur de Pink Floyd, qui n'a pas été trop repoussé à l'odeur vu qu'il les a produit. On va s'arrêter là avec les vannes merdiques sur le frometon. Pour le coup, bien que l'image nous montre un désert aride, c'est de la musique pleine de fraîcheur qui vous surprendra dans cet album.

Bon, déjà, dès le début, le tout s'annonçait bizarre... Avec deux percussionnistes aux instruments exotiques et un saxophoniste gongueur dans ses moments perdus (c'est pas comme ça que ça se dit, un joueur de gong ? Tant pis...), il faut s'attendre à tout... Heureusement que le bassiste et le claviériste viennent donner l'illusion d'un groupe normal ! Ah ! Merveilleux fouillis d'instruments divers et variés, mais si clair en même temps ! Impossible de prévoir les notes des secondes suivantes. On peut faie la même réflexion au sujet du rythme. En fait, d'un bout à l'autre du disque, on a l'illusion d'assister à une improvisation en groupe de... De quoi au juste ? on serait tentés de caser Gong dans le jazz, dans la musique contemporaine, dans le rock progressif, psychédélique... En fait, les morceaux traversent tellement de genres musicaux différents qu'il en devient trop ardu de définir précisément la nature de l'album... Sans compter que l'on serait en notre droit le plus légitime de se demander si le saxophoniste est réellement à jeun. Quand il joue de la flûte, tout son jeu est très réglementé, mais dès qu'il entre en possession d'un instrument doré aux formes recourbées, il faut s'attendre à tout ! Et l'on n'ose imaginer son sourire lors de ses séances de gongs...

Sur chacun des six morceaux, tous plus barrés les uns que les autres, de l'album, on tombe sur quelque chose de différent... La créativité des musiciens semble sans limites. Quand Didier Malherbe (le saxophoniste) n'est pas lancé dans un solo endiablé, Patrice Lemoine prend le relai, en se servant de son mini moog à des fins vaporeuses... Il se trouve être aussi l'heureux possesseur d'un orgue, qu'il altère avec son synthétiseur de façon à ce qu'on le pense irrémédiablement atteint par l'acide... Le son exécute alors un vol plané au pays des rêves, probablement en même temps que son créateur. Au fond, Mike Homett est le seul musicien de Gong à jouer normalement... Il est relativement doué au jeu de basse, et nous gratifie de solos qui le mettent en valeur dans le morceau. Sa voix correspond bien au profil du groupe : barrée mais claire. C'est en quelques sortes lui qui rattache la musique à la terre ferme.

Finalement, on peut dire que tous les musiciens ont leur moment de gloire tant dans la musique que dans la composition. Presque chacun est à l'origine d'un morceau (voir liste des morceaux), et ils se sont attelés ensemble à la tâche pour ce qui est de celui qui a donné sont nom à l'album : Shamal. Gong est un groupe sans réelle prétention, qui semble faire de la musique autant pour eux que pour nous. Cherchez donc un album commercial créé par Gong... Je vous souhaite bien du courage ! Cependant, l'on peut remarquer une légère prédominance du saxophoniste/Flûtiste qui, pour notre plus grand plaisir, joue d'interminables solos qui défient toutes les lois de la fatigue... Petite précision : seul Bonbooji, de Malherbe d'ailleurs, correspond bien à l'ambiance annoncée par le désert de la pochette. Un son clair de flûte se superpose doucement sur celui d'un vent violent. Bon, l'effet de magie est dissipé au bout de trente secondes, avec l'arrivée de la basse, mais il aura essayé !

Un très bon album, facile d'écoute et franchement amusant à entendre...

Note : ****

Liste des morceaux :

1. Wingful of Eyes (M. Howlett)

2. Chandra (P. Lemoine)

3. Bombooji (D. Malherbe)

4. Cat in Clark's Shoes (D. Malherbe)

5. Mandrake (P. Moerlen)

6. Shamal (Howlett/Malherbe/Bauer/Moerlen/Lemoine)

Du même groupe, vous aimerez :

- Camembert Electrique.

- Radio Gnome.

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