dimanche 7 juin 2009

PINK FLOYD : UMMAGUMMA

Certains groupes naissent et survivent uniquement grâce à la volonté d'un seul homme. Les Doors avaient Jim Morisson, le Velvet Underground Lou Reed, les Mothers Zappa, Joy Division Ian Curtis...Mais que se passe t'il lorsque le leader d'un tel groupe quitte celui-ci, meurt, ou devient inapte à jouer ? L.A. Woman est pour beaucoup le dernier album des Doors, mais ces derniers en sortirent deux aprés la mort de Jim Morisson en 1971 : Other Voices et Full Circle.

Pink Floyd était l'oeuvre d'un homme. Syd Barett faisait partie de cette poignée de génie incompris qui on trouvé refuge dans la musique populaire. Dés la sortie de The Piper At The Gates Of Dawn en 1967 Syd Barett ombrageait de son génie les autres musiciens de Pink Floyd. Mais l'oeuvre de Syd Barett fut aussi génial que courte. Son addiction au LSD rendant impossible son entière collaboration au deuxième album du Floyd, A Saucerful Of Secret, le leader des Pink Floyd sombre rapidement dans la folie aprés une breve carrière solo. Syd Barett ne remis jamais les pieds sur terre jusqu'a sa mort le 7 Juillet 2006.
Pour Pink Floyd c'est le cauchemar, A Saucerful Of Secret, sans être mauvais, reste loin derrière A Piper At The Gates Of Dawn et la touche de Syd Barett (même si il a contribué à l'écriture de certains morceaux,) est à peine perceptible. Pink Floyd semble voué à l'oubli.

Le chant du cygne résonne en Octobre 1969. Ummagumma est pourtant ambitieux : un double album composée d'une première partie live et d'une deuxième en studio. Le meilleur moyen de se planter en beauté. Mais contre toute attente Ummagumma sonne plutôt comme la resurection du phoenix.
Le premier disque est, ni plus ni moins, le live le plus terrifiant de tout les temps. Quatre morceaux dont la cohesion donne une ambiance coherente et incroyablement inquietante. La mise en bouche se fait avec l'apocalyptique "Astronomy Domine" écrit par Syd Barett, interprété par son remplaçant David Gilmour. Sur "Careful With That Axe Eugene, ce qui n'était qu'une curiosité amusante en studio devient un véritable cauchemar sonore : Roger Waters hurle jusqu'à donner à sa voix un caractère unhumain. C'est un pandemonium teinté d'humour noir au relan de film d'horreur d'un peu moins de 9 minutes. Le ton redescend sur "Set The Control For The Heart To The Sun", mais il reste toujours aussi dérangeant. Apothéose finale sur "A Saucerful Of Secret", instrumental entre psychédélisme et pure experimentation.

On pourrais craindre le disque studio aprés une telle performance, et redouter une certaine redite (si le live et le studio se ressemble, pourquoi avoir dissocié les deux ?) Mais toute ces appréhensions s'évanouissent sur les premières notes du "Sysyphus" de Rick Wright. Pink Floyd a achevé sa transformation et le superbe papillon qui est sorti du cocon va faire planer les monde entier pour les années à venir. La formation psychédélique a muté et a adopté ce qu'on apellera désormais le rock progressif en renouant avec des racines classiques et experimentales. Chaque piste est l'expression personnel d'un seul membre du groupe. Loin d'obtenir un resultat où chacun fais ces experimentations dans son coin, les differentes "suites" (on vous a dis que c'était du rock progressif...) permettent à chacun des musiciens de s'affirmer comme créateur à part entière. On a le folk reposé de Roger Waters avec "Grantchester Meadows", une demonstration de force de David Gilmour sur le planant "The Narrow Way". Quand à Sysyphus de Rick Wright et "The Grand Vizier's Garden Party", ils ne sont pas sans rapeller les meilleurs moments du groupe germainque d'Amon Düül II. Ajoutez "Several Species of Small Furry Animals Gathered Together in a Cave and Grooving with a Pict" (à classer dans la catégorie noms à rallonge avec le "I was Dreaming I was Awake and then I Woke Up and Found Myself Asleep" de Klaus Schulze",) un morceau completement experimental où Roger Waters fais ses premières decouvertes des manipulations de pistes (il y aurais même un message subliminal : en ralentissant le morceau on pourrais entendre à 4 minutes 32 secondes David Gilmour prononçant "That was pretty avant-garde, wasn't it ?".) et vous obtenez un album sans aucune fausse note. Ummagumma fut, à juste titre, un succés commercial et reçu en France le prix de l'Académie Charles Cros.

Malgré cette véritable performance, le groupe avouera être déçu du résultat. Roger Waters ira même jusqu'à lancer : "Ummagumma ? What a disaster !" Comme quoi les artistes ne sont pas toujours les meilleurs juges de leurs oeuvres...
Ummagumma reste néemoins le disque le moins accessible de Pink Floyd (l'album studio est particulierement experimental.) Il peut donc rebuter l'auditeur dont les references sont des disques antérieurs tel que The Dark Side Of The Moon ou encore Wish You Were Here.

Note : ****

Liste des morceaux :


1. "Sysyphus" (Richard Wright) – 13:26
Part I – 1:08
Part II – 3:30
Part III – 1:49
Part IV – 6:59

2. "Grantchester Meadows" (Roger Waters) – 7:26

3. "Several Species of Small Furry Animals Gathered Together in a Cave and Grooving with a Pict" (Roger Waters) – 4:59

4. "The Narrow Way" (David Gilmour) – 12:17
Part I – 3:27
Part II – 2:53
Part III – 5:57

5. "The Grand Vizier's Garden Party" (Nick Mason) – 8:44
Entrance – 1:00
Entertainment – 7:06
Exit – 0:38




Du même artiste :

Vous allez aimer :
- The Piper At The Gates Of Dawn
- The Dark Side Of The Moon
- Wish You Were Here
- Meddle

A éviter :
- Pulse
- A Momentary Lapse Of Reason
- The Division Bell

3 commentaires:

  1. Franchement je ne trouve pas que PULSE soit un mauvais live. Bien content de posséder l'album chez moi...

    Par contre rien ne vaut "Pink Floyd: Live at Pompeii"!

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  2. Pour moi Pulse est trés inégale : c'est une prestation d'un groupe à l'agonie. Et Roger Waters manque (même si j'ai jamais pu le supporter X0.) C'est trop long et parfois légerement boursouflé. Mais j'admet qu'il y a des passages fabuleux : tout le premier disque est plutot bien foutu.

    Pour Live At Pompei c'est vrai qu'il vaut le detour. Rien que l'idée de jouer dans un théatre vide est originale et donne une certaine ampleur au disque (enfin je trouve quand même ça particulierement egocentrique...)

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  3. Sans compter tous les effets spéciaux du Live at Pompeii... c'est l'un des meilleurs live tous artistes confondus, car beau dans tous les aspects...

    Je suis de ton avis pour PULSE, mais je considère ce live comme étant celui qui immortalise leur dernière grande tournée. En fin de compte, c'est vrai que PULSE n'a pas tellement d'intérêts...

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