vendredi 19 décembre 2008

THE CLASH: LONDON CALLING


Enfin débarassés du pénible manager Bernie Rhodes, en 1979, les Clash ont les coudées franches. Leur deuxième album, "Give 'Em Enough Rope" est un échec relatif, et la tournée américaine qu s'ensuit tout sauf un succès. On a déjà oublié la fougue du premier opus...en deux ans seulement! Les Sex Pistols sont partis. Les Ramones vont bientôt se faire produire par Phil Spector. Déjà existe ce qu'on appellera plus tard post-punk: Joy Division fait ses premières armes à Manchester et les New Yorkais de Blondie rencontrent un succès mondial.

Dans ce monde en branle, le punk fait figure de TGV: Il n'a fait que passer. Pour éviter, ou du moins retarder sa dinausorisation, un clash libre s'affaire à un nouveau missile. L'album sera double, clame Joe Strummer dans toutes les conférences de presse! On réussira, quitte à faire une chansons chialeuse au piano ("The Card Cheat"), une reprise d'un rockabilly de Vince Taylor ("Brand New Cadillac"), un morceau de jazz ("Jimmy Jazz"), un reggae bab ("Revolution Rock") ou incisif ("Guns Of Brixton"), un ska endiablé ("Wrong 'Em Boyo")... Mais rien n'est concession dans tout cela. Tout cela baigne dans le punk des premiers accords lancinants suivis par un astucieux riffs de basse de l'hymne "London Calling" à la batterie funky de "Train In Vain" (reprise plus tard par la non-punk s'il en est Annie Lennox). L'album fut politique, jusqu'à sa diffusion: les Clash abandonnèrent leurs droits sur les premiers albums vendus afin d'en faire baisser le prix de moitié. Des pressions sur CBS Records suffirent à faire céder la major.Les thèmes eux aussi sont incisifs et polémiques. On parle de la coke qui circule chez les cadres ("Koka Kola"), de la guerre d'Espagne ("Spanish Bombs" et sa mélodie hantante), du pauvre bougre qui en a assez de se faire foutre dehors ("I'm Not Down", alerte autant que magique et plein d'espoir), des drogués, en vue subjective ("Hateful", morceau qui montre mieux que tout autre les effets du speed), la délinquance ("Rudie Can't Fail"), et les émeutes raciales sur "Guns Of Brixton", composition reggae de Paul Simonon, la plus personnelle de l'album, puisqu'il a vécu les évènements. Mais le titre le plus punk de l'album reste "Death Or Glory" et son début crescendo qui se transforme en cri de rage, puis de paroles insensées dynamitent le système jusqu'au larsen artificiel de rigueur.
Sur le titre éponyme, Strummer braille que l'âge de glace arrive, les moteurs s'arrêtent, la ville brûle, etc. Certains se perdirent en conjectures sur la santé mentale du pauvre Joe, d'autres glosaient les paroles, et en conclurent que l'arrivée au pouvoir de Maggie Thatcher était ici, en métaphore. En réalité, Strummer ressassa tout simplement ce qu'il entendait dans la bouche des prophètes et des voyants qui hantaient Londres à l'époque. Rien de plus. Comme quoi, il en faut peu pour faire un tube définitif du punk!
Dix secondes de silence après la première écoute. "On a pas fait un putain de grand disque, les gars?" lâche Strummer. Une fois de plus, le politicien du punk avait raison.
Note : *****
Liste des pistes:

1 London Calling - 3:20
2 Brand New Cadillac - 2:08
3 Jimmy Jazz - 3:54
4 Hateful - 2:44
5 Rudie Can't Fail - 3:29
6 Spanish Bombs - 3:18
7 The Right Profile - 3:54
8 Lost in the Supermarket - 3:47
9 Clampdown - 3:49
10 The Guns Of Brixton - 3:09
11 Wrong 'Em Boyo - 3:10
12 Death or Glory - 3:55
13 Koka Kola - 1:47
14 The Card Cheat - 3:49
15 Lover's Rock - 4:03
16 Four Horsemen - 2:55
17 I'm Not Down - 3:06
18 Revolution Rock - 5:33
19 Train in Vain - 3:09


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