mercredi 31 décembre 2008

RAGE AGAINST THE MACHINE: EVIL EMPIRE



L' "Empire du mal"? Les USA, bien sûr! Les critiquer et les insulter quoi qu'il en coûte, de manière têtue, aveugle, sourde et assourdissante: tel est le credo marxiste quelque peu cliché de ces californiens dont le ton ne faiblit pas sur leur deuxième livraison de 1996, quatre ans après leur mythique premier album éponyme. Même si, et leur attitude récente le montre, ils ne refusent jamais un petit compromis, comme leur lucrative reformation. Cette dernière a d'ailleurs tôt fait de décrédibiliser leur fond de catalogue en remplaçant l'assomante étoile rouge qui l'orne par le signe du souverain dollar. Ce qui est dommmage, car, du côté musical, le fait est que les quatre militants pratiquent un Metal Fusion qui est loin d'être le plus inintéressant et le moins excitant de leur époque. Chose qui aide pas mal, ces musiciens sont extrêmement talentueux et Tom Morello a inventé une nouvelle façon d'aborder la guitare qui rappelle bizarrement les platines d'avant l'ère bling bling.

Qu'en est-il d'"Evil Empire"? Il ne laisse, dès l'écoute de la première piste, que peu d'espoir: "People Of The Sun", toujours communiste certes, mais plus lassant et totalitaire que défricheur et révolutionnaire. Son riff est vraiment trouvé à l'arrache, et ennuyeux avec ça. En revanche, mention spéciale au batteur Brad Milk qui semble avoir été élevé chez Sly & The Family Stone tant sa frappe rythmée est funky. Les petites faims se souviendront de l'intro à la basse de "Tire Me", de l'intro énergique à la batterie de "Snake Charmer" des bruits de guitare chinetoques qui ouvrent "Year Of Tha Boomerang". Morello continue d'explorer les multiples potentialités de son instrument, quitte à le rendre désagréable ("Without A Face"), ou grotesque ("Revolver"). Pas de quoi faire bander un octogénaire. Heureusement que le groupe nous montre qu'il est encore capable de faire un "Bulls On Parade", qui mérite plus encore que sa réputation! Il allie énergie punk, puissance metal, flow rap pour le chant toujours étonnant de Zach de la Rocha, et hip-hop avec le solo en scratch de DJ Morello. A part ça, sur cet album, il n'y a vraiment pas de quoi être charmé comme l'animal de "Snake Charmer" dont on ne comprend toujours pas comment une mélodie aussi ennuyeuse peut le séduire.

Bref, cet impressionnant laboratoire d'expérimentations soniques, une fois décarcassé, ne contient quasiment que des compositions de qualité médiocre. Trop d'art fut sacrifié ici aux thèses maoïsto-anticapitalistes des textes. Il ne faudrait quand même pas oublier qu'avant d'être des enragés contre la machine, RATM est un groupe de rock.

Note: **

Liste des pistes:

1- People of the Sun – 2:30
2- Bulls on Parade – 3:51
3- Vietnow – 4:39
4- Revolver – 5:30
5- Snake Charmer – 3:55
6- Tire Me – 3:00
7- Down Rodeo – 5:20
8- Without a Face – 3:36
9- Wind Below – 5:50
10- Roll Right – 4:22
11- Year of tha Boomerang – 3:59

Du même artiste

Vous allez aimer:

-Rage Against The Machine
-Live At The Olympic Auditorium (les deux derniers concerts en 2000)

A éviter:

-The Battle Of Los Angeles
-Renegades (album de reprises rigolo et original mais aux maigres prétentions artistiques)

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