mardi 5 mai 2009

IRON BUTTERFLY : IN-A-GADDA-DA-VIDA

1968, le mouvement psychédélique bat son plein sur la côte ouest des Etats-Unis. C'est l'époque des succés éphémêre et des noms de groupe loufoques : le 13th Floors Elevators et son "You're Gonna Miss Me", les Electric Prunes et leur "I Had Too Much To Dream Last Night", les reprises de standards blues de tout les côtés (on ne compte plus les versions de "Who Do You Love", "Run Run Run" ou encore "Hey Joe".) Les formations les plus chanceuses de cette époque voit leur nom imprimés en lettre d'or dans l'histoire de la musique. C'est le cas des Doors ou encore du Jimi Hendrix Experience. Pour les autres, un ou deux morceaux dans l'excellente compilation Nuggets suffit amplement à embrasser toute l'étendue de leur talent.
Enfin le psychédélisme californien avait quand même la niaque, une violence déchainée baignant dans l'acide qui manquait cruellement outre-Atlantique où les Who et les Beatles jouaient une musique gentillement nourri aux champignons qui était loin d'atteindre l'ampleur du mouvement de la côte ouest...

Et c'est dans ce garage bordellique qui annonce joyeusement les Stooges et le Velvet Underground quelques années plus tard qu'on retrouve les Iron Butterfly. Groupe banale si il en est en 68 : un organiste, deux guitaristes, un batteur, un bassiste, un clavier au chant...On vous l'a dis : banale... Alors comment un groupe "banale" a t'il reussi à vendre son deuxième album à plus de 8 millions de copies dés la première année de sortie, et plus de 30 millions à l'heure actuelle ? Comment se fait il que In-A-Gadda-Da-Vidda, qui aurait du donner un ou deux morceaux à Nuggets puis tomber dans l'oublie, soit le premier disque de platine de toute l'histoire de la musique ?

Le succés de In-A-Gadda-Da-Vida est plus l'affaire d'un morceau que d'un vrai disque. Un peu comme Meddle de Pink Floyd. On n'écoute que trés rarement la première face du disque...
Soyont claire, quand je dis "l'affaire d'un morceau" il est trés facile de penser à tout ces groupes irrémediablement associé à un morceau. Tout ceux cités plus haut, mais aussi Procol Harum ou encore les Moody Blues. Tout ces groupes n'ont eu qu'un succés relatif, et pour cause : Achéteriez vous un album dont vous n'aimez qu'une piste ?
Et c'est là que reside l'astuce de In-A-Gadda-Da-Vida. Si tout le monde se souvient du titre éponyme, ce que celui-ci prenait quand même une face entière du disque. Soit 17 minutes et 3 secondes...Un énorme succés dans tout les sens du termes. Et si le morceau à ralonge est monnaie courrante durant les seventies avec le rock progressif, nous sommes en 68, et 17 minutes c'est un record difficilement atteignable (le Jimi Hendrix Experience en fera 13, les Doors 11...) "In-A-Gadda-Da-Vida" est clairement un bon morceau : un riff de guitare efficace soutenu par un orgue acide à souhait. Une voix puissante qui a tendance à en faire un peu trop (mais on ne serait lui en vouloir.) Un solo de batterie un tantinet trop long suivi d'un autre solo, d'orgue cette fois. On achêve avec une guitare torturée sur fond de rythmique tribale puis par la reprise du riff de depart et des paroles un tantinet simpliste et hurlées par un illuminé "In a gadda da vida baby, don't you know that I love you...?".
Le reste du disque est, comme on peut s'y attendre, completement étouffé par le morceau éponyme. Pourtant on y trouve de bons passages. Mention speciale à "Are You Happy" et à son entrée en matière impressionante. On a le droit à du psychédélique plus "traditionelle" avec "My Mirage". On dirait les Doors en moins psychotique. Un morceau légérement niais et un peu trop poussé (de toute manière l'histoire retiendra "In-A-Gadda-Da-Vida",) "Flowers And Beads". Un autre sympathique quoique qu'un peu mou "Termination". Au final, 36 minutes, dont 17 bouffées par le morceau éponyme. Juste quelques morceaux pour boucher les troues...?

On a donc un bon album, où plutot devrions nous dire un bon morceau. Enfin puisque le morceau représente prés de la moitié du disque et que l'autre moitié, sans être transcendantale, reste sympathique, In-A-Gadda-Da-Vida mérite bien ses trois étoiles.
Et puisque on en parle, ce titre énigmatique a sa petite histoire : initialement baptisé "In The Garden Of Eden", le nom du morceau est devenu celui que l'on connais aujourd'hui lorsque le producteur demanda à Doug Ingle de lui dire comment s'appeller le morceau qu'il venait de composer. Ce dernier, imbibé d'alcool, ne fut pas en mesure d'articuler correctement "In The Garden Of Eden". Faites l'experience chez vous : bourrez vous la bouche de pain et essayez d'articuler "In The Garden Of Eden"...

Note : ***

Liste des morceaux :


1. Most Anything You Want – 3:44
2. Flowers And Beads – 3:09
3. My Mirage – 4:55
4. Termination – 2:53
5. Are You Happy? – 4:29
6. In-A-Gadda-Da-Vida - 17:03

Histoire de combler les vides, la version CD de l'album a été pressée avec deux versions suplémentaires de "In-A-Gadda-Da-Vida". Une première tirée du "Iron Butterfly Live" et une deuxième qui n'est autre que la version single du morceau (raccourcie à 2 minutes et 53 secondes...) Le tout est servi dans une pochette animée par un hollograme mochissime.

Du même groupe :

Rien de notable si ce n'est un live bien sympathique qu'on trouve sous le nom minimaliste de "Iron Butterfly Live"

1 commentaire:

  1. Excellente chronique, simple, concise.
    Tombé par hasard sur ce blog alors que, nourissant intensément mon iTunes, je cherchais à savoir où a été enregistré le Live (1970) de Iron Butterfly.
    Mais soyez gentils, par pitié, ne massacrez pas l'orthographe ...

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