mercredi 20 mai 2009

THE NICE : ARS LONGA VITA BREVIS


Hendrix aurait il écouté Keith Emerson ? Est ce vraiment un hasard si celui-ci avait en projet de rejoindre le supergroupe Emerson, Lake & Palmer avant que l'acide ne l'emporte ?
Soyons franc, le clavier des Nice avait une bonne longueur d'avance sur les autres artistes de son époque quand il brulait un drapeau américain en jouant une version burlesque et satyrique du "America" de Leonard Bernstein. Si les Who detruisaient déjà leurs instruments en cette fin de décennie, Keith Emerson depassait n'importe qui en terme de cruauté envers son tout ce qui avait des touches : forçant les notes de son orgue Hammond à rester enfoncées en y plantant des couteaux, utilisant la disorsion à outrance. Reduisant en pièce, detruisant, brulant tout ce qu'il touchait (à ce niveau là ce n'est plus de la violence mais du sadisme,) le clavieriste parvenait à obtenir un son brutal, vif, et rapide à la fois. Le jeu de Keith Emerson était unique et faisait des Nice un groupe remarquable.

Du moins c'est ce qu'on dira du groupe pour des albums tel que Nice (l'album) ou Five Bridges.
Mais avant d'avoir ces deux bijoux du rock proto psychéprogressivomachinchouette, on a du se taper un faux depart avec "The Thoughts Of Emerlist Davjack" en 67 (le disque est mal enregistré et le chanteur mauvais...) Deuxième album : Ars Longa Vita Brevis. Le groupe a t'il su réctifier les erreurs du premier album ?

Premier morceau, premier constat : David O'List ne sait toujours pas chanter. La voix déconne assez pour être franchement désagreable, pas assez pour avoir ce côté dérangé des formations psyché (cf Roky Erickson et les 13th Floor Elevators,) énerve par certain côté avec cette volonté de ressembler à Syd Barett sans y parvenir. La voix d'un gamin excité. En outre, on a le droit à un Keith Emerson au meilleur de sa forme au jeu excité et dérangé. Au moins le morceau ne se prend pas vraiment au sérieux. "Daddy, Where Did I Come From " : l'histoire d'un gosse qui veut savoir comment les bébés naissent, l'histoire d'un pêre qui tente de lui expliquer la vêrité choquante à l'aide de subtiles metaphores...
Le ton retombe sur "Little Arabella", la qualité aussi (peut être est ce du au fait que le morceau repose sur la voix de David O'List...) Puis on enchaine avec "Happy Freuds" et surprise : le morceau est un bijou de psychédélisme auto parodique. C'est horriblement chanté (toujours par le même) mais cette fois la voix colle parfaitement au ton du morceau. C'est barré, à moitié naïf, et complètement génial. On finit la face avec "Intermezzo From Karelia Suite", reprise d'un morceau de Sibelius compositeur de musique du XXème...Curieusement le resultat est plutôt plaisant, bien qu'il consiste en grande partie en une demonstration de force d'Emerson...(Mais saluons un des rares morceaux qui savent être bons et pompiers à la fois.)
Sur la deuxième face ça se gate un peu : voir même beaucoup. On a le droit à un long morceau en quatre mouvement qui donne son nom à l'album. "Ars Longa Vita Brevis" n'est pas mauvais en soit, juste un peu pompeux. Reprendre des thèmes classiques passait encore, mais ajouter un orchestre c'est la goutte qui fais deborder le vase. C'est écueurant la plupart du temps, et ça devient insipide pendant l'autre moitié (le long solo de batterie franchemant rebarbatif...) Un beau gachis si on prend en compte le fait que, là encore, le jeu de Keith Emerson sort du lot et rend certaine partie de la "suite" presque plaisante...

Ah ! Pour ceux qui attendait la réponse depuis le début de l'article : c'est effectivement à Keith Emerson que Hendrix doit son idée de reprendre le Star Spangled Banner...

Note : **

Liste des morceaux :


1. Daddy, Where Did I Come From - 3:43
2. Little Arabella - 4:17
3. Happy Freuds (Emerson/Jackson) - 3:27
4. Intermezzo from the Karelia Suite - 8:57
5. Don Edito el Gruva - 0:13
6. Ars Longa Vita Brevis: - 19:20
Prelude
1st Movement - Awakening (Davison)
2nd Movement - Realisation (Jackson/O'List/Emerson)
3rd Movement - Acceptance "Brandenburger"
4th Movement - Denial /Coda - Extension to the Big Note


Du même artiste :

Vous allez aimer :
- Nice / Everything As Nice As Mother Makes It
- Five Bridges

A éviter :
- The Thoughts of Emerlist Davjack

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