lundi 30 mars 2009

FAUST : FAUST


1971...Alors que Amon Düül II se plante en beauté avec Dance Of The Lemming, que Tangerine Dream impose son envolée cosmique Alpha Centauri, bref que le mouvement de la kosmiche musik fait ses premiers pas en Allemagne, apparait chez les disquaires de tout les pays un disque singulier.
En effet, le premier album du duo Allemand Faust est atypique jusque sur le support. Devant le client potentiel apparait un 33 tour transparent, dans une pochette transparente, où apparait juste la radiographie en noir et blanc d'une main humaine. Puis ces cinq lettres : Faust. Personnage de la litterature romantique allemande pour certain, le poing pour d'autre (Faust signifie "poing" en Allemand. D'où la pochette.) Le concept est génial. tout ceux qui on vu le disque à l'époque on fantasmés sur cette intriguant aperçu du rock outre Rhin.
Mais la singularité de Faust ne s'arrête pas à sa pochette. Et dés les premieres minutes d'écoute on pense immediatement à deux chose. La première : je suis en train de bousiller ma chaine, quelle horreur. En effet, "Why Don't You Eat Carrots" s'ouvre avec un horrible bruit de saturation qui peut facilement faire croire que les enceintes vont exploser.
Puis on a une illumination : ces mecs là avait une avance incroyable sur leur temps. Il suffit d'entendre le collage artisanal de "All You Need Is Love" et de "Satisfaction" pour se rendre compte que le mixage existait dans sa forme la plus primitive dans l'Allemagne des années 70.
Et puis tout le reste : ces mélodies avortées, tuées dans l'oeuf, qui durent juste assez pour devenir attrayante, pas assez pour lasser. Dés qu'on s'apprete à se lasser, le morceau change brutalement, passant du pure folklore allemand au vomissement éléctronique en passant par le pastiche de Bach. Tout ça pendant 9 minutes et 34 secondes. Puis on passe au deuxième morceau "Meadow Meal". Encore de l'experimentation, vocale cette fois. On alterne passages parlés, répétitions méthodique, en Anglais, en Allemand, tant que ça fait du bruit...
Et pour le troisième et dernier morceau, le plus long de tous (16 minutes et 36 secondes) Miss Fortune, et la c'est l'orgie éléctronique. Tout est collé de partout, gavé d'effets bizarres au synthés, le tout mené par une batterie solide qui donne de la coherence au tout.
Mais malgré toute ces qualités, l'album éponyme de Faust reste encore trop dans le hors piste avec ses trois morceaux et ses envolées éléctroniques qui écorchent les oreilles. L'amateur de musique lambda n'y verra qu'un magma informe de deformations magnetiques et de bruits même pas achevés, coupés sur le vif. Il faudra attendre l'album suivant : "So Far" qui sortira en 1972 pour que Faust atteigne son vrai chef d'oeuvre écoutable par le plus grand nombre.

Note : ***


Liste des morceaux :

- Why Don't You Eat Carrots (9 : 34)

- Meadow Meal (8 : 04)

- Miss Fortune (16 : 36)

Du même artiste :

Vous allez aimer :

- So Far

- Faust IV

- The Faust Tapes

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