mardi 31 mars 2009

THE RAMONES: ADIOS AMIGOS


"Joey's getting bald, Johnny's a vegetable, we're so sad 'cause we all know it's the end of the Ramones..." Ainsi chantaient les Mr T Experience dès 1989, décrivant magnifiquement ce qui est, sans doute, la chute la plus pathétique et prévisible de l'Histoire du rock. Elle commence cette année-là, les Ramones viennent de signer sur le label Radioactive Records, et c'est le début de l'inéluctable fin: Dee Dee Ramone, trop à part et trop junkie pour continuer, est rapidement viré et remplacé par C.J. . Manque de chance, ce dernier n'est pas à même de remplacer Dee Dee en ce qui concerne l'écriture de morceaux, d'où "Loco Live", l'album live hyperspeedé et sous-estimé, l'album de reprises rigolo "Acid Eaters", et le vide "Mondo Bizarro". C'est sur ces entrefaites que les "quatre faux frères new-yorkais" (pour abuser d'un cliché journalistique usé jusqu'à la corde) se préparent en 1995 à tirer définitivement le rideau, après un ultime opus pour finir d'honorer leur contrat avec Radioactive: "Adios Amigos".
Il faut rappeler qu'en 1994 fleurissent les groupes de "pop-punk" aux murs de guitares ultra-commerciaux formatés pour MTV, avec comme chefs de file, Offspring et Green Day (et quelques années après, leurs descendants, pires encore: Blink 182, Sum 41). Tous se réclament des Ramones, et, le plus étonnant est que ces derniers mettent leur son au goût du jour, comme si, dans un injuste retour des choses, ils rendaient hommage ceux qu'ils ont inspirés. Ou devenaient, simplement, des bêtes de foire, comme tous les autres... C'est le point décevant de cet album. Même s'il était très judicieux de l'ouvrir sur une excellente reprise de Tom Waits, aux paroles bien senties et émouvantes pour un groupe de quadragénaires au bord de l'implosion... La chose est nécessaire quand on a une incapacité chronique à écrire soi-même des paroles qui tiennent la route ("I Love You"). Pour la suite, il n'était absolument pas nécessaire à Joey de laisser la parole aux autres membres du groupe ("Scattergun", "Cretin Family"), dont le timbre ne présente strictement aucun intérêt. Les titres ne sont pas tous mal écrits, la groupe ayant eu la bonne idée de ressortir des compos pas encore enregistrées de l'ex Ramone Dee Dee. "Have A Nice Day" a une batterie péchue comme au bon vieux temps et "Born To Die In Berlin" n'est pas la pire chose que le groupe aie jamais faite. Au final, cet album est déconcertant: il a la tristesse et la mauvaise qualité d'un dernier album, avec la gaminerie réjouissante et le mercantilisme ignoble du "renouveau punk".

Note: ** 1/2

Liste des pistes:

I Don't Want to Grow Up – 2:46
Makin' Monsters For My Friends – 2:35
It's Not For Me to Know – 2:51
The Crusher – 2:27
Life's a Gas – 3:34
Take the Pain Away – 2:42
I Love You – 2:21
Cretin Family – 2:09
Have a Nice Day – 1:39
Scattergun – 2:30
Got a Lot to Say – 1:41
She Talks to Rainbows – 3:14
Born to Die in Berlin – 3:32

Du même artiste

Vous allez aimer:

-Rocket To Russia
-Ramones
-End Of The Century

A éviter:

-Brain Drain
-Mondo Bizarro
-We're Outta Here (Live inaudible)

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