dimanche 8 mars 2009

THE ONLY ONES : THE ONLY ONES


Les Only Ones, "les seuls" en français, c'est bien ce qu'ils étaient: diamant dans la fange punk anglaise, ils n'auraient pu être qu'un groupe punk parmi tant d'autres... Et c'est bien ce qu'ils sont devenus. Aux yeux du public, bien sûr. Cependant, aux yeux des historiens, il est bien clair que nous sommes face aux Television anglais. Les Only Ones, bien qu'ayant connu plus de drogues et moins de succès, ont ceci en commun avec eux de s'être grandement éloignés du simplisme des trois accords du punk, et, surtout, de sortir de toutes sortes de cases: pas assez saturé pour être vraiment punk, pas assez sombre pour être vraiment new wave, pas assez définissable pour être vraiment alternatif, on va juste dire rock. Bref, un junkie au chant, et aux tenues excentriques: Peter Perett, qui, comme Syd Barrett ou Ray Davies, a eu un succès moindre mais une influence qui dépasse l'arabe du coin; Il suffit de regarder le nombre de reprises qui ont été faites de "Another Girl, Another Planet": Replacements, Beatsteaks, Libertines puis Babyshambles, Blink 182 (on n'a pas dit que toutes valaient l'originale, hein...)... Voilà encore un groupe qu'il fait bon réduire à une seule chanson, comme en leur temps Troggs, Kingsmen, Thrashmen...

Mais bon, à vrai dire, ladite chanson le mérite: nous sommes face au plus beau morceau jamais écrit sur la drogue, où Perett a un chant de Lou Reed prépubère et rêveur ("rêveur" est antonyme avec "Lou Reed", enfin bon). la musique, entre l'urgence punk et les synthés stratosphériques new wave, on valdingue avec la guitare clairvoyante de John Perry (qu'il ne faut pas confondre avec Joe Perry, un autre style) avec un solo magnifique où le tapping est justement dosé... Cette chanson a éclipsé le reste de l'album, dont il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un des petits chefs-d'oeuvre anglais de 1978, se démarquant franchement du lot, arrivant à faire peur ("The Beast", "Creature Of Doom"), déprimer ("Breaking Down"), se battre ("City Of Fun"), rêver ("No Peace For The Wicked"), voire se prendre à faire l'amour ou faire joujou avec la seringue. Mais laissons le sex & drugs de côté. Les jours où on tombe sur des albums comme celui-ci, le rock n' roll sufit pour vivre.

Note:****

Liste des pistes:

"The Whole of the Law" – 2:38
"Another Girl, Another Planet" – 3:02
"Breaking Down" – 4:52
"City of Fun" – 3:32
"The Beast" – 5:47
"Creature of Doom" – 2:35
"It's the Truth" – 2:07
"Language Problem" – 2:28
"No Peace for the Wicked" – 2:51
"The Immortal Story" – 3:57

Ce groupe a fait trois albums. Le deuxième, "Even Serpents Shine", est assez bon: "Baby's Got A Gun" est hélas ruiné par une production foireuse. Les trois albums ont (enfin) été réédités au début de l'année, à l'occasion d'une reformation, qui sera sans doute suivie (il est bon de se faire des illusions) d'un ou deux concerts en France?

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