dimanche 26 octobre 2008

KAISER CHIEFS: OFF WITH THEIR HEADS


Qu'est-ce que les Kaiser Chiefs? Sont-ils un "tas de merde middle of the road" selon Noel Gallagher, guitariste de ceux qui furent en leur temps dignes de s'appeler Oasis, ou "le prochain grand groupe anglais", selon les mots de Ricky Wilson, le chanteur, en l'an de grâce 2008? Trancher serait croire qu'il existe UN groupe anglais qui transmettrait le flambeau, tous les 10-15 ans, à son sucesseur. Ce qui est un peu caricatural, mais pas totalement faux. De plus, il est vrai que Oasis peine à faire oublier sa daube de 2005 (Don't Believe The Truth) et que ces quadragénaires (et oui: comme pour un coureur de 100m, même 40 ans est l'âge de la retraite dans le rock) ont réellement besoin de relève: ainsi, les Kaiser Chiefs. Revenons aux clichés d'observateurs confirmés de débuts de carrière: lorsqu'un groupe fait un bon premier album ("Employment", 2005), les critiques placent la barre très haut pour le deuxième, ce qui génère un gros stress et rend difficile l'élaboration d'un bon album. Et même si, au final, l'album est mauvais, le troisième sera donc l'album de la maturité, et la théorie se vérifie avec Jimi Hendrix, les Clash, les Ramones, U2, Aerosmith, Blue Öyster Cult, Sparks, Dogs, et, euh, d'autres.


Alors quand, chose extraordinaire, ledit deuxième est encore meilleur ("Yours Truly, Angry Mob", 2007), on s'attend pour le troisième à un truc qui va changer l'histoire du rock. Enfin... toutes proportions gardées, les Kaiser Chiefs restant un groupe d'indé parmi tant d'autres. Alors, faut-il leur couper la tête, comme le suggère le titre?


"Off With Their Heads" s'ouvre sur le succinct "Spanish Metal", dont l'intro couillue surprend, les 2 premières secondes: 2 secondes où l'on croit avoir affaire à un album de hard, n'est-ce pas magique? Enfin bon, sur un titre aussi froid, c'est peu... Surtout comparé au single, "Never Miss A Beat" au refrain accrocheur, qui prône l'ignorance. Tout un programme!

Un problème majeur sur cet album est le même que sur le premier: la toxicité des synthétiseurs. Pouah! Ils sont parfois acides et indigestes, comme sur "You Want History", dont le début ressemble à un des pires titres de l'histoire peu glorieuse de la techno. Heureusement, le groupe revient ensuite avec "Can't Say What I Mean", titre beau comme un hot dog trempé dans un verre de bibine un soir de match. Il précède "Good Days, Bad Days", le titre dansant de rigueur, et "Tomato in the Rain", le titre niais et creux pas tellement de rigueur. "Remember You're a Girl" vaut bien mieux, morceau rêveur, le seul qui marque une évolution dans le style du groupe et dans la voix de Ricky Wilson, portée par des choeurs cosmiques. Quel dommage que tout l'album n'ait pas été composé dans cette logique! Cela aurait été un renouveau total et un tournant dans la carrière d'un groupe qui a pour seule optique le pub rock. Pour le meilleur et pour le pire...

Note: ***

Liste des pistes:

1 Spanish Metal - 2:19
2 Never Miss a Beat - 3:08
3 Like It Too Much - 3:23
4 You Want History - 3:45
5 Can't Say What I Mean - 2:49
6 Good Days Bad Days - 2:54
7 Tomato in the Rain - 3:50
8 Half the Truth - 3:44
9 Always Happens Like That - 3:12
10 Addicted to Drugs - 3:53
11 Remember You're a Girl 2:38

Du même artiste:

- Employment
- Yours Truly, Angry Mob


Découvrez Kaiser Chiefs!

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